Réveillon dans la vallée du Drâa

Après les fêtes en famille pour Noël, j’avais envie de me dépayser un peu, tout en découvrant des paysages nouveaux, me frotter à une autre culture, bref, changer d’air ! Mon choix s’est porté sur la vallée du Drâa, au Sud-Est de Marrakech, aux portes du désert, tout près de la frontière saharienne. Au programme : marche de 4 jours dans le Sahara occidental, à la découverte d’une palette de reliefs sahariens : ergs (étendues de dunes), regs (plateaux rocailleux), oueds parsemés de tamaris… Un voyage en pleine nature, où l’on prend conscience de sa beauté, son immensité, et de notre impact sur sa survie.

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Traversée de l’Atlas

Haut-Atlas

Copyright © 2010 Aurore Moreau

Après une petite visite de Marrakech à la descente de l’avion, départ du groupe en minibus avec notre guide et notre cuisinier vers le Sud-Est, à travers l’Atlas. Ce massif montagneux se découpe en trois parties, du Nord au Sud : le Moyen Atlas, le Haut Atlas et l’Anti-Atlas. Vue imprenable sur les sommets enneigés du Haut Atlas (le plus haut sommet, le Toubkal, culmine à 4167 m) et les pentes arides, où les chèvres courent comme des cabris. Nous traversons quelques villages berbères, qui vivent de manière encore très traditionnelle.

Descente vers Ouarzazate, puis traversée de l’anti-Atlas, montagne semi-désertique, barrière naturelle à l’avancée du désert vers le Nord du pays. Enfin, nous atteignons la vallée du Drâa, que nous parcourons jusqu’à la fin de la route, à Ouled Driss, près de Mahmid. L’oued du Drâa, abreuvant autrefois la région, est aujourd’hui quasiment toujours à sec, suite à la construction du barrage El Mansour Eddahbi, près de Ouarzazate.

Nous campons dans des tentes berbères, bien couverts, car, si la journée, la température atteint les 20 à 25°C, la nuit, elle chute en-dessous des 5°C, et il peut geler…

 

Reg et hamada

Nous quittons le confort et entrons dans le désert. Nous sommes un bon groupe : 14 participants, accompagnés d’un guide, un cuisinier, trois chameliers et… sept dromadaires, qui portent tout l’équipement.

Sous un soleil radieux, nous nous orientons vers l’ouest, en longeant l’hamada du Drâa (zone de dunes marquant la frontière avec l’Algérie), sur un grand plateau rocailleux, ancien fond d’océan (nous pouvons observer quelques fossiles). Après un déjeuner à l’ombre d’un acacia, nous continuons notre marche, toujours vers l’Ouest, pour bivouaquer près d’un ancien village abandonné. Le cuisinier déploie ses talents pour nous mitonner de bons petits plats. Au menu de la semaine : tajine, couscous, salades… et bien sûr, l’indispensable thé à la menthe, excellent !

 

Les grandes dunes de Zahar

Dunes Zahar

Copyright © 2010 Aurore Moreau

Au programme du deuxième jour : les dunes de Zahar. Nous rencontrons de plus en plus de dunes qu’il faut escalader ; tout d’abord d’un ou deux mètres, puis de plus en plus grandes. Arrivée en début d’après-midi au pied de la grande dune (80 m de haut environ) pour le bivouac. Du sommet, nous embrassons, au Sud, le champ de dunes qui s’étend jusqu’à l’Algérie, et au Nord, la vallée du Drâa, avec l’Atlas à l’horizon. Un coucher de soleil magnifique, au milieu de l’immensité du désert…

 

 

Tamaris et pain de sable

Le troisième jour, nous quittons les dunes et remontons vers le Nord – Nord-Est pour rejoindre l’oued du Drâa, parsemé de tamaris. Nos chameliers nous préparent du pain tout frais. Pour ce faire, ils font brûler du bois de tamaris, puis font cuire le pain dans les braises. La miche, recouverte de braises et de sable, cuit en une demi-heure. Un pain frais, croustillant, que nous avons dévoré au dîner !

 

Réveillon dans le désert

Mahmid

Copyright © 2010 Aurore Moreau

Dernier jour de randonnée, vers l’Est, avec le vent, qui nous a couverts de sable. Après 4 jours sans douche, et sans s’être regardés dans une glace, nous commençons à nous demander à quoi nous ressemblons. Les chèches (grand turban permettant de se protéger le visage, porté par les nomades) ont été d’une grande utilité ! En fin de journée, nous nous arrêtons près de Mahmid, quasiment à notre point de départ. La zone est très sale, couverte de sacs plastique et de déchets en tous genres, sorte de décharge sauvage du village voisin. Il est difficile de trouver un espace à l’abri du vent et propre…

Après une mimi-toilette, nous savourons le menu préparé par le cuisinier : après la soupe, un plat de poulet et légumes, typique de la fin d’année, puis petits gâteaux marocains et oranges à la cannelle. Le tout copieusement arrosé de verveine !

Le réveillon se passe autour du feu, sous une pleine lune magnifique, à écouter les chansons traditionnelles berbères. Le guide, le cuisinier et les chameliers se débrouillent très bien pour créer l’ambiance avec quelques bidons vides !

Le lendemain, retour en minibus jusqu’à Marrakech, pour dune dernière soirée ensemble avant le retour au froid français…

 

Retour à la vie nomade

Ces quelques jours m’ont donné un petit aperçu de ce que peut être la vie sans le superflu, et où même l’essentiel, c’est-à-dire l’eau, est si rare et précieux. Nul besoin de télévision, internet ou cinéma, la vie au grand air est une véritable communion avec la nature, de temps en temps nécessaire pour se rendre compte de notre chance. C’est lors de ces voyages que l’on se rend compte que l’on peut vivre avec peu d’eau, et que celle-ci vaut de l’or…

Cependant, et même si ce n’est pas très écolo, vive les lingettes nettoyantes, les shampooings secs et les gommes à mâcher ! Néanmoins, le retour à l’hôtel a été apprécié, ainsi que la douche qui allait avec…

 

Agir pour un tourisme responsable

Les agences organisant des treks nature, que ce soit dans le désert, en montagne, à pied, en chameau, ou bateau, intègrent de plus en plus les notions de développement durable et de tourisme responsable. Nombreuses sont celles certifiées ATR (Agir pour un Tourisme Responsable), vous garantissant le respect des zones traversées, l’implication des populations locales dans les treks, correctement rémunérées, la réduction de l’émission des gaz à effet de serre, voire leur compensation…

De nombreuses agences participent également à des actions sociales, sanitaires ou environnementales : création d’un puits, rénovation d’une école, campagnes de vaccination, nettoyage du désert… Pour certaines d’entre elles, vous pouvez y participer (nettoyage d’une zone en fin de saison avec Allibert, en échange de la gratuité du voyage).

 

C’est certain: l’année prochaine, je repartirai en trek, pour découvrir des zones encore vierges, exceptionnelles, et en apportant ma petite contribution à la protection de notre planète, si belle, mais si fragile !

 

Quelques adresses :

One Commentaire

  1. lunazen
    10 janvier 2010 at 17 05 37 01371 ·

    Un très beau voyage apparemment!

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