La cosmétique bio ne connaît pas la crise…?


Tout le monde le sait, la crise nous a tous frappés, d’une manière ou d’une autre. Les différents secteurs économiques ont souffert, les uns après les autres ; d’abord l’industrie en 2008, puis les services en 2009. Et qu’en est-il de nos cosmétiques ? Nos marques bio préférées ont-elle réussi à se frayer un chemin à travers l’orage ?

Bannière cosmétiques bio

Une année 2009 difficile

Les chiffres ne s’y trompent pas : si la cosmétique a connu un ralentissement en 2008, elle s’en est sortie à peu près indemne. Par contre, en 2009, le tableau était moins idyllique. L’année a été particulièrement difficile pour le secteur de la cosmétique, surtout en Europe de l’Ouest, en Amérique du Nord et au Japon, voire même l’une des pires depuis plusieurs dizaines d’années. Même si globalement, la croissance mondiale reste positive, et ce grâce au dynamisme des marchés émergents, comme l’Europe de l’Est, la Russie, l’Amérique du Sud, qui se développent très rapidement. Parmi eux : le Brésil, la Chine et la Russie. Le Brésil occupe même le premier rang pour les produits de soin des cheveux.

De manière générale, et comme souvent en temps de crise, la disparité entre les circuits de distribution s’accentue : les produits vendus en grandes et moyennes surfaces s’en sortent mieux que les cosmétiques haut de gamme, proposés en distribution sélective.

Et pour l’avenir ? 2010 s’annonçait déjà bien meilleure, et 2011 devrait renouer avec des taux de croissance équivalents d’avant la crise. La tempête courbe le roseau, mais ne le casse pas…

 

Le bio continue sur sa lancée

Preuve que c’est plus qu’une tendance, mais une véritable évolution des consciences, la cosmétique bio n’a été que très légèrement éclaboussée : les taux de croissance français et mondiaux flirtent avec les 15% entre 2008 et 2009. Plutôt pas mal en temps de crise, non ? Voilà pourquoi de plus en plus d’investisseurs s’intéressent aux marques bio, même si la part du bio dans la cosmétique reste marginale (moins de 5%). Faire des retours sur investissements en un minimum de temps, c’est toujours bon à prendre, n’est-ce pas ?

Croissance marché naturel - bio mondial

Source Premium Beauty News 2010

Selon Cosmebio, l’association professionnelle regroupant les différents acteurs de la cosmétique bio française, le nombre d’adhérents croît de plus en plus vite, pour atteindre les 328 en 2009, chiffre triplé en 3 ans. Ce sont essentiellement de petites marques qui sont représentées, plus de la moitié des adhérents ayant un chiffre d’affaires annuel inférieur à 500.000 €.

Ecocert indiquait que 14000 produits ont été certifiés en 2009, dont 4000 nouveaux produits, les autres ayant fait l’objet d’un renouvellement de la certification.

 

Le soin mène la danse

Comme les années précédentes, c’est le soin qui tient le haut de l’affiche, avec près de 70% des produits certifiés (contre 30% en cosmétique conventionnelle). Tout simplement parce que c’est dans le soin de sa peau que l’on peut proposer l’offre la plus diversifiée en termes de texture, composition, odeur, cible (peaux grasses, sèches, anti-âge…). Les soins sont de plus en plus sophistiqués, et ce grâce aux forts développements de la chimie verte. Et les nouveaux consommateurs du bio commencent généralement par le soin, en recherchant une solution naturelle pour leur peau, en étant attirés par une texture originale, ou tout simplement pour le plaisir.

Répartition types produits cosm bio 2009

Source Cosmebio 2010

Malgré le travail de titan des fournisseurs de matières premières pour proposer des solutions alternatives et naturelles à de nombreuses molécules synthétiques, d’autres catégories de produits ont encore du mal à rivaliser avec la cosmétique conventionnelle. Quelques exemples :

  • l’hygiène : les tensioactifs à base de sucre et d’acides aminés sont très doux, bons détergents, mais peu moussants et leur prix de revient est assez cher
  • le capillaire : pas d’alternative aux conditionneurs et antistatiques, pas de coloration naturelle couvrant les cheveux blancs
  • le solaire : difficulté de proposer des soins haute protection aux textures agréables et transparents, sans utiliser de nanoparticules ou de filtres chimiques

Le maquillage, le parfum, l’homme et le bébé restent des marchés de niche, même si de plus en plus de marques ont fait leur apparition ces deux dernières années pour diversifier l’offre dans ces catégories de produits.

 

Quel avenir pour la cosmétique bio ?

Il n’y a aucune raison pour que la montée en puissance de la cosmétique bio s’arrête en chemin. Les produits naturels et biologiques sont en particulier très appréciés des pays émergents ; le Brésil est déjà le deuxième consommateur mondial de cosmétiques naturels. Et que dire du fort potentiel des produits issus des traditions chinoises et indiennes ?

Le soin reste un moteur de croissance fort, les marques proposant des produits de plus en plus innovants, sophistiqués, à l’efficacité de plus en plus souvent revendiquée. En raison des difficultés techniques rencontrées pour proposer des produits équivalents au conventionnel en termes de confort d’utilisation, de propriétés et de prix, les produits d’hygiène et de capillaire connaissent une croissance plus modérée.

Weleda - Melvita

La vente en grandes et moyennes surfaces (GMS) reste un extraordinaire moyen de démocratiser la cosmétique bio, ce circuit de distribution ne représentant encore que 3% des ventes. D’ailleurs, Melvita et Weleda l’ont bien compris, puisqu’on commence à les trouver dans les nouveaux espaces parapharmacie des Leclerc, Carrefour et autres Monoprix, en plein milieu des magasins…

darmowe spiny za rejestracje