Faut-il consommer local ou équitable?

 

A chaque achat que nous faisons, la question peut se poser : Faut-il favoriser un produit fabriqué ou contenant des ingrédients issus de contrées exotiques, ou plutôt un produit 100% français et local ? A cela, chacun à sa réponse : « Certains pays à l’autre bout du monde regorgent de savoir-faire et de richesses dont nous de disposons pas ici », disent les uns, « Inutile d’aller chercher loin ce qu’on peut produire chez nous », répondent les autres. Et vous, quelle est votre opinion ? Pour ma part, il est difficile de trancher…

 

De longs voyages depuis l’Antiquité

Depuis l’Antiquité, les denrées ont voyagé : encens et épices venant du Moyen-Orient, pigments venant d’Afrique, plantes médicinales provenant d’Asie… qui servaient à composer maquillage et onguents de nos ancêtres les Egyptiens, les Grecs et les Romains. Certes, à l’époque, on utilisait les caravanes de chameaux, et non l’avion, ce qui avait l’avantage d’être plus écologique, mais également beaucoup plus lent…

Aujourd’hui, on met en avant le développement durable. Celui-ci regroupe trois aspects : une composante économique, généralement oubliée, une composante environnementale et une composante sociale, plus souvent évoquées. Ce qui signifie que même si on les pare de toutes les vertus, les échanges de matières premières et de produits restent du commerce. Qui doit être rétribué à sa juste valeur, et réalisé de manière à protéger la biodiversité et l’avenir de notre planète.

 

Partenariats éthiques et équitables

Achiote

Copyright © Aïny

Avec le développement de la cosmétique bio, on redécouvre des trésors de beauté oubliés. Alors, dans cette économie mondialisée, pourquoi ne pas profiter des bienfaits de l’argan du Maroc, de l’inca inchi d’Amazonie ou du bambou d’Asie ?

Conscientes d’avoir un rôle à jouer, les marques de cosmétique bio qui intègrent une touche d’exotisme dans leurs produits agissent dans le cadre de partenariats éthiques et équitables : cueillette sauvage contrôlée par les populations qui connaissent leur environnement et respectent sa biodiversité, création de pots ou d’accessoires par des artisans locaux aux méthodes traditionnelles… Et il est important d’intégrer ces populations dans la grande marche vers le développement, afin de leur donner également une chance d’accéder à une alimentation équilibrée, un toit, l’eau potable et la santé, choses que nous avons depuis longtemps et que nous ne remarquons même plus…

Oui, mais voilà : Comment ramener ces produits magiques et mystérieux sans laisser une immense empreinte carbone dans le ciel ? Une solution : le bateau, quand les délais sont assez souples et les produits peu sensibles aux conditions de transport. Et on essaie de compenser les gaz à effet de serre qui auront été émis.

Les Quechuas

Copyright © Aïny

Les cahiers des charges de cosmétique naturelle et biologique intègrent malheureusement de manière assez floue ce paramètre éthique et équitable. Il existe des cahiers des charges de commerce équitable, tels que Max Havelaar ou Fair Trade, mais qui ne pensent pas toujours au côté qualitatif ou biologique des ingrédients. Des marques véritablement engagées dans le commerce équitable comme Forest People ou Aïny mettent un point d’honneur à respecter et les hommes, et l’environnement. Aïny a la particularité d’aller encore plus loin que le simple partenariat de commerce équitable, la marque reverse une partie de son chiffre d’affaires aux populations locales comme rémunération de l’utilisation de leurs savoir-faire ancestraux, et lutte ainsi contre la biopiraterie.

 

Revenir aux sources locales

Echinacée

Copyright © Les Douces Angevines

Mais la cosmétique bio, c’est également le retour aux sources, et rechercher dans les grimoires de nos grand-mères ou des vieilles herboristes des recettes simples, mais efficaces, utilisant les ingrédients de notre environnement immédiat. En effet, pourquoi aller chercher loin des ingrédients, alors qu’on a des produits magiques sous le nez ?

Juste retour des choses, la cosmétique bio remet au goût du jour les fleurs des champs et des montagnes, les fruits du verger et les légumes du potager, dans leur forme originelle, ou revisités par les biotechnologies. Et un gros avantage : les produits sont cueillis directement et peuvent être très rapidement exploités, afin de conserver toute leur fraîcheur et leur intérêt !

Cette volonté de consommer local se retrouve en particulier dans l’alimentation : ce sont les locavores. Qui ne veulent consommer que les produits du maraîcher du coin, des produits de saison… et tant pis si on se passe de kiwis de Nouvelle-Zélande, riches en vitamines, on évite ainsi l’émission de gaz à effet de serre !

Cueillette Millepertuis

Copyright © Les Douces Angevines

Quand on pense commerce équitable, on pense immédiatement aux pays d’Afrique, d’Asie ou d’Amérique latine, mais nos producteurs français auraient également bien besoin d’un petit coup de pouce. C’est ce que font des marques comme Les Douces Angevines, Pulpe de Vie ou IsB, qui font appel à des petits producteurs régionaux, passionnés par la terre et leurs produits, et qui possèdent un réel savoir-faire typiquement français. A préserver absolument ! Il existe un label pour soutenir cette démarche : le label Bio Solidaire, qui décline les principes et critères d’un commerce équitable aux échanges dits « Nord/nord », suivant une logique de Commerce Equitable universelle.

En plus de choisir des ingrédients locaux, de nombreuses marques cherchent à produire en France, savoir-faire et qualité français, et emploi français. Alors il faut encourager leur démarche, qui n’est pas toujours aussi facile à réaliser que l’on s’imagine !

 

A l’heure d’une économie mondialisée, riche en échanges, difficile de faire un choix entre local et équitable. L’important est de se poser la question suivante : « est-ce que ce produit est obtenu dans les meilleures conditions possibles ? » Si oui, n’hésitez pas et craquez pour la dernière écharpe en soie éthique de Thaïlande ou un flacon d’huile de massage 100% française…

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