Soyons sport, mais pas trop…

Se mettre en mouvement
L’activité physique est largement prônée par les naturopathes comme méthode fondamentale et globale pour  « faire de la santé » : renforcer la constitution de base, augmenter la vitalité, stimuler le travail d’élimination des émonctoires, activer la circulation du sang dans tout l’organisme, développer le système respiratoire, rétablir l’équilibre acido-basique, préserver les articulations et renforcer le squelette, relancer le métabolisme, évacuer le stress en libérant le mental, gagner en tonicité, alléger et gainer la silhouette…
Notre corps est doué pour le mouvement et nous sommes faits pour bouger, alors, aucune raison de s’en priver !

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Coeurs sensibles s’abstenir…
Les bénéfices du sport sont donc multiples et unanimement reconnus par tous les professionnels de la santé, et ce, pour tous, à tous les âges, en adaptant bien sûr l’exercice à ses capacités.
Pourtant, une autre approche tend à tirer la sonnette d’alarme face au nombre croissant d’accidents (voire de décès) constatés au cours de la pratique sportive.
En effet, 1000 à 1500 personnes meurent chaque année en France de mort subite en faisant du sport. Le plus étonnant est qu’il s’agit le plus souvent de personnes jeunes et pourtant entraînées.  En cause, un apport de sang et d’oxygène devenu insuffisant au niveau des cellules du cœur conduisant à la crise cardiaque. Ainsi, le risque d’infarctus serait multiplié par 7 au cours d’une activité pour un sujet bien entraîné, et par 60 pour un sportif occasionnel. De quoi alarmer !

 

Quand le sport fait mal
On connaît mieux les traumatismes divers et plus ou moins sévères, causés par le sport, dus soit à un échauffement insuffisant (voire à pas d’échauffement du tout…), soit un matériel inadapté, soit à la fatigue : crampes, courbatures, entorses, luxations, tendinites, claquages, déchirures musculaires, fractures (dues à un choc, une chute ou dites « de fatigue » quand, après des stress répétés sur l’os, les cellules dédiées à la reconstruction, les ostéoblastes, ne parviennent plus à réparer les dommages causés)…

Plus grave, on observe un phénomène préoccupant encore peu connu en France, mais plus répandu en Amérique du Nord du fait de la pratique traditionnelle de sports « violents » comme le hockey sur glace et le football dit américain : la commotion cérébrale. Elle survient lors d’un choc violent à la tête et peut aller jusqu’à déplacer le cerveau de sa loge crânienne si l’impact est très fort. Ce choc peut causer une perte de connaissance et entraîner des troubles de la concentration, de la mémoire, de l’irritabilité, un comportement agressif, de l’anxiété, de la dépression, sans compter des dommages très graves sur le plan neurologique.
Les « têtes » en football et les sports de combat, surtout la boxe avec les nombreux coups portés à la tête,  sont d’autres pratiques à risques exposant à des commotions cérébrales dont les dégâts seront encore plus grands chez les plus jeunes.

 

A l’excès
On peut observer des conduites à risques, notamment dans les sports dits de l’extrême (ski hors piste, saut en parachute, apnée…) où les pratiquants n’estiment souvent pas les risques et mettent en péril leur vie car ils ne prennent pas les mesures de sécurité qui s’imposent.

Par ailleurs, certains sports assez liés à l’esthétique (gymnastique, patinage, danse, natation…) ou alors fonctionnant pas catégories de poids (cyclisme, courses hippiques, judo…) poussent les athlètes à se surveiller en permanence pour ne pas grossir. A la clé, des carences nutritionnelles, des troubles du comportement alimentaire, une possible mauvaise image de soi quand l’objectif de poids n’est pas atteint et une frustration pouvant retentir sur le psychisme.

 

Sport-addict
Enfin, l’addiction au sport (nommée bigorexie) est un trouble, désormais reconnu et pris en charge, qui s’explique par la recherche d’une sécrétion d’endorphines, molécules du bien-être naturellement fabriquées par le corps lors d’une pratique physique suffisamment longue et soutenue. Ces substances possédant une analogie biochimique avec des produits comme la morphine, poussent le sportif à rechercher de manière compulsive la sensation agréable procurée. Pour y parvenir, il doit donc bouger encore et toujours plus, sous peine de ressentir une sorte de contrecoup désagréable et quelquefois assimilable à de la déprime. Cette course effrénée aux endorphines ne s’observe heureusement pas chez tous les sportifs. Elle pourrait s’expliquer dans certains cas par le besoin d’obtenir une meilleure estime de soi (en sculptant son corps, en augmentant son endurance…), et permettrait aussi à certains accros au sport de combler un manque affectif.
Il s’agit donc dans certains cas d’une véritable dépendance comme on peut en observer par ailleurs vis-à-vis du tabac, de l’alcool, du sucre, du travail, du sexe…

 

Faire preuve de modération
Cet article n’est nullement destiné à générer la crainte et à inciter à stopper toute activité physique (ou à se dire que finalement ce n’est pas la peine de s’y mettre si on est sédentaire), loin de là !
Il est quand même prouvé que pratiquer au moins 70 minutes d’activité par semaine (marche douce par exemple, à environ 6 km / h, sans atteindre l’essoufflement) est bénéfique pour le cœur et diminue la mortalité liée au syndrome coronarien.
Plutôt que de pratiquer cette activité en une seule fois, il est préférable de la fractionner en plusieurs petites séquences de 10 à 15 minutes, bien réparties sur la semaine.
Comme toujours, c’est la régularité qui paie, pas les excès !

Mon propos étant ici de vous informer sur les éventuelles dérives et les méfaits d’une activité mal menée, voici le rappel de quelques fondamentaux pour se préserver :
-          S’échauffer avant l’effort : ce temps de préparation doit représenter 20% de la durée totale de l’exercice. Il faut compter environ 8 minutes de course à allure moyenne avant de trouver sa bonne fréquence et se « mettre en jambes ».
-          S’étirer une fois l’exercice terminé (compter 10% du temps consacré aux étirements) en insistant sur les zones les plus sollicitées au cours de l’effort.
-          Ne pas se lancer dans une activité le ventre vide, mais prévoir un intervalle d’au moins 2h après un repas complet car la digestion entraverait les performances (et serait aussi pour le coup stoppée par l’exercice).
-          S’hydrater, suffisamment mais pas à l’excès pour ne pas se sentir gonflé(e) au niveau abdominal.
-          Etre à l’écoute de son corps et de ses sensations : douleurs, point de côté, difficultés à trouver son rythme respiratoire, récupération difficile après l’effort…
-          Pratiquer pour soi seul et pas dans un esprit de compétition.

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Le sport est et doit rester une activité saine, ludique, génératrice de bien-être, à pratiquer pour le plaisir et ses bienfaits sur la santé.
Le dépassement de soi est très positif, c’est un moteur qui nous pousse vers l’avant et nous oblige à sortir de notre zone de confort. Seulement, il ne doit pas pour autant nous conduire trop loin.

 

Claire DESVAUX
Diététicienne & Naturopathe

 

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