Illu-Odorat

Un film qui sent bon…

Le 10 février prochain sortira le long métrage L’Odorat, un film de Kim Nguyen dont nous tenions absolument à vous parler. 

Le pitch : les plaisirs procurés par la nourriture, l’érotisme ou encore la famille forment l’essence même de nos vies émotionnelles. L’odorat en est le déclencheur essentiel. En réalité, nous devrions appeler notre sens de l’odorat, le sens du désir, car il exalte nos passions et notre sensualité. Les odeurs nous émeuvent de façon subliminale et profonde. Elles enrichissent nos vies et nous procurent des joies indescriptibles. Les moments de pure poésie de ce documentaire révèlent tout l’univers de l’odorat.

Parmi les intervenants du film on notera Molly Birnbaum, journaliste et auteure du livre « Season to taste », François Chartier, auteur du livre « Papilles et molécules », crétaeur d’harmonies, Patty Canac, olfactothérapeute de renom qui travaille à l’hôpital de Garches et Chandler Burr, auteur du livre « The emperor of scent », et commissaire d’exposition d’art olfactif…

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Quelques mots sur Kim Nguyen
Scénariste et réalisateur canadien, il a suivi des études de cinéma à l’Université Concordia puis a enseigné le langage cinématographique à l’Institut de Création Artistique et de Recherche en Infographie (ICARI) ainsi qu’au Collège Jean-de-Brébeuf. Kim Nguyen a réalisé quatre longs-métrages de fiction dont le plus récent, Rebelle (2012), a obtenu un Ours d’Argent à la Berlinale de 2012 (Meilleure Interprétation Féminine); le Prix du Meilleur Film à Tribeca, 10 récompenses aux Canadian Screen Awards ainsi que 8 Prix Jutra, puis a été nommé à l’Oscar du Meilleur Film Etranger en 2013. L’Odorat est son premier documentaire.

En tête à tête avec le réalisateur

Quelles ont été vos motivations pour faire ce film ?
En surface, le réflexe était purement hédoniste : voyage, sentir, et à travers l’Odorat, le goût, le toucher, et sentir au sens émotionnel du terme. Mais rapidement, je me suis rendu compte que la curiosité était plus profonde. J’avais le sentiment que l’odorat était primordial à l’humain, mais je n’arrivais pas à dire pourquoi.

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Avez-vous modifié votre manière de travailler en passant de la fiction au documentaire ?
Absolument, par contre, ce qui est intéressant, c’est la dramaturgie omniprésente dans la construction documentaire. Je crois que la frontière entre fiction et documentaire n’est pas étanche. C’est plutôt un fil qui relie les deux.

Votre film a une rigueur scientifique… mais également une bonne dose d’humour et pose des questions étonnantes : quelle est l’odeur de l’espace ?  Qu’est-ce que “l’incompatibilité olfactive” ?
Oui, je jugeais que l’odorat est si intangible qu’il mérite une part de folie !

Vous avez monté ce documentaire avec des éléments de fiction pour un résultat plus prenant. Quelle est la part de fiction dans ce film ?
Hmm… À vous de deviner (rires). Mais la fiction, d’un point de vue général, est vraiment un élément que j’ai essayé d’intégrer à la construction du film.Les plantes communiquent par les arômes…, mais elles ne sont pas les seuls êtres vivants à procéder de la sorte… C’est vrai. Par exemple, si l’on ôte le masque de tous ces déodorants et parfums, on peut repérer l’odeur de la peur chez quelqu’un. La composition chimique de sa sueur est différente. chimique de sa sueur est différente.

Comment avez-vous choisi les intervenants ?
C’était varié, mais j’ai le souvenir d’avoir demandé de trouver des personnages Felliniens pour les chasseurs de truffe. Je n’ai pas été déçu !

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Aviez-vous une idée précise de ce que serait votre film au final ou l’avez-vous tourné comme une enquête vous menant d’un point à l’autre et couvrant un large panel ?
Oui et non. Ce qui m’a surpris, c’est de me retrouver à discuter des dialogues à l’étape du financement. C’est étonnant comme les institutions s’attendent à un scénario précis (et dialogué !) pour… un documentaire. Nos vies sont en partie guidées par l’odorat, et ce dès que les spermatozoïdes sont “guidés” vers l’ovule… Oui, c’est fascinant ce lien entre l’odorat, le plaisir, et l’instinct de survie. C’est peut-être un lien extraordinaire qu’on a oublié. Le plaisir comme outil de survie, qui nous guide vers ce qui est bon pour nous.

Durée du film : 84 minutes

Extrait :

Vivement le 10 février !

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