POUR UNE CONSOMMATION RESPONSABLE


L’offre alimentaire n’a jamais été aussi abondante. Les rayons ne cessent de s’étendre, présentant en permanence des nouveautés d’ici et d’ailleurs. Comment alors être assuré que les produits choisis sont à la fois bons pour notre santé tout en étant respectueux de l’environnement ?

Pour vous aider dans vos achats et dans votre de consommation au quotidien, voici quelques conseils pratiques.


InciS’y retrouver dans les méandres des étiquetages

Les ingrédients y figurent impérativement par ordre décroissant d’importance, c’est-à-dire que le premier indiqué correspond au composant majoritaire en quantité ou en poids dans le produit.

La transparence étant désormais de mise, vous disposez de toutes les informations sur la composition de ce que vous achetez.

Si vous êtes concernés par des allergies ou des intolérances, sachez que l’étiquetage des allergènes est désormais obligatoire. Par exemple, si le gluten ou le lactose sont présents, même à l’état de traces dans le produit, ils doivent être mentionnés dans la composition (quelquefois entre parenthèses) ou sur l’emballage. Il en est de même pour les compléments alimentaires qui sont soumis aux mêmes règles d’étiquetage que les aliments.

Sans lire toute une formule dans le détail, les 3 premiers ingrédients recensés vous renseigneront déjà bien sur la « naturalité » du produit. De ce fait, une liste courte vaut mieux qu’une longue énumération de noms chimiques barbares.

Evitez, entre autres, autant que possible :

  • les produits comportant des « graisses hydrogénées », sans intérêt nutritionnel et déconseillées sur le plan cardio-vasculaire. De plus, derrière ce terme peut se cacher l’huile de palme dont la production intensive entraîne une déforestation massive et chasse des singes de leur territoire. Cependant, certaines marques garantissent que leur huile de palme provient de forêts éco-gérées : elles le mettent dans ce cas en avant sur les emballages.
  • L’aspartam : largement utilisé dans les boissons et aliments allégés en tant qu’édulcorant, il est suspecté d’être neurotoxique et entretient l’attirance pour le goût sucré au lieu d’habituer à consommer moins de sucre. Pour info, la mention « sans sucre » sur les chewing-gums ou les bonbons signifie que le produit est sans saccharose (ou sucre « blanc ») mais qu’il contient d’autres glucides comme des polyols par exemple. Sans sucre ne veut donc pas dire sans calorie ! Les produits allégés sont quelquefois des leurres et ne sont pas toujours allégés sur tous les plans.


Retour au naturel

3-panierEn règle générale, pour faire l’impasse sur tous les excipients, colorants et autres exhausteurs de goût largement utilisés dans les aliments industrialisés, le plus simple et le plus sûr est de se tourner vers leur version bio ou d’acheter des matières premières brutes (légumes, céréales, filets de volaille ou de poisson…) pour les cuisiner soi-même. Ainsi, vous pourrez dire fièrement à votre famille ou vos invités : « Vous trouvez ça bon ? C’est moi qui l’ai fait ! ».

De plus, pour le plaisir gustatif (et sa santé), mieux vaut opter pour les recettes authentiques, non allégées, et savoir être raisonnable sur les quantités !


Passez au verre

Certains emballages laisseraient passer leurs composants toxiques (des polymères) dans les aliments qu’ils contiennent. Et cette diffusion serait augmentée par le temps de contact entre l’emballage en question et l’aliment, l’épaisseur de l’emballage, la température (plus on chauffe, plus la diffusion est importante), la présence de graisses et l’acidité de l’aliment.

Parmi les emballages les plus courants, les mises en garde vis-à-vis des matériaux en plastique sont de plus en plus fortes. D’où la défiance (toute légitime) des consommateurs à l’égard de tous les récipients en comprenant.

Dans le collimateur, on trouve plus spécialement le Bisphénol A (ou BPA), largement présent dans les produits du quotidien (revêtement interne des boîtes de conserve et cannettes de boisson, bouteilles d’eau, CD, tickets de caisse, pare-chocs…) et auquel on reproche de perturber les systèmes hormonal et sexuel, le fonctionnement de la thyroïde…

Comment s’y retrouver parmi les différents plastiques existants ? En se reportant aux pictogrammes figurant surs les emballages en plastique. Figurés par un numéro de 1 à 7 dans un triangle, ils correspondent aux différents plastiques utilisés.

De façon générale, mieux vaut éviter les numéros 3 et 6 et privilégier les numéros 2, 4 et 5

- 2 et 4 correspondent au polyéthylène : à conserver au réfrigérateur

- 5 correspond au polypropylène, plus rigide.

Faites le tri ! Débarrassez-vous sans regrets des boîtes en plastique déformées, rayées ou tâchées (par la sauce tomate en particulier). Et surtout évitez au maximum de stocker des aliments gras ou acides dans des boîtes en plastique.

24070343Comme alternative au plastique, revenez aux traditionnels bocaux en verre (matériau beaucoup plus stable), aux plats en terre, pyrex ou porcelaine blanche…. pour conserver les aliments dans de bonnes conditions ou les réchauffer, non pas au micro-ondes (lui aussi controversé….) mais au four traditionnel. Rappelez-vous de cette époque (pas si lointaine quand même) où on vivait sans plastique et sans micro-ondes !

Il vaut mieux les bannir eux aussi de la cuisine :

- le film étirable : à base de phtalates ou de PVC (Polychlorure de Vinyle) qui le rendent souple mais impliqués dans le développement de l’obésité et les troubles du système endocrinien.

- Le papier d’aluminium : soupçonné d’être neurotoxique, il serait à l’origine de la fibromylagie, de troubles de la mémoire et de la maladie d’Alzheimer… Il diffuse d’autant plus dans les aliments que ceux-ci sont acides et qu’il est chauffé. Dernier argument en sa défaveur, il se recycle très mal. Pour la cuisson, il peut être remplacé par du papier sulfurisé.

- Les boîtes de conserve : leur vernis intérieur est souvent à base de Bisphénol A et elles sont de plus très riches en sel. A remplacer par des légumes nature ou cuisinés en bocaux en verre ou surgelés ou mieux encore une fois, frais.

- Les bouteilles d’eau : leur préférer une carafe filtrante. En ce qui concerne l’huile, l’acheter en bouteilles en verre et non en plastique.


La chasse à l’œuf

boite-oeufsL’origine des œufs est en principe mentionnée sur la boîte. Mais comment s’y retrouver une fois les œufs rangés dans le compartiment dédié du réfrigérateur ? Pour savoir de quel type d’élevage ils sont issus, fiez-vous au numéro marqué sur leur coquille :

 

- 0 correspond aux œufs pondus par des poules nourries d’aliments 100% végétaux et bio à 95% et élevées en plein air, sans aucun antibiotique ou vaccin. Le logo AB sur la boîte confirme ces garanties.

- 1 signifie que les poules sont élevées en plein air

- 2 renvoie aux élevages au sol

- 3 correspond à des œufs de poules élevées en batterie, dans des cages, et confinées dans un espace ultra-restreint. Elles sont de plus traitées aux antibiotiques pour leur éviter les maladies.

Si vous habitez à la campagne, vous aurez peut-être la chance de trouver de bons œufs fermiers, pondus du jour. A savourer à la coque, avec des mouillettes !


Naviguez à vue au rayon poissonnerie

Les recommandations nutritionnelles incitant à manger du poisson 1 à 2 fois par semaine, et l’engouement pour les sushi et sashimi, ont conduit à la pêche massive de quelques espèces jusqu’à entraîner, pour certaines, l’épuisement des réserves marines et leur quasi-disparition.

Sans vous priver de poisson si vous l’appréciez et si vous avez déjà fait l’effort de consommer moins ou plus de tout de viande, faites les bons choix devant l’étal de votre poissonnier :

  • Evitez les espèces menacées ou en voie d’extinction : aiglefin, bar pêché au chalut, cabillaud, carrelet, lotte, merlu, raie, sole et thon rouge. Et les poissons provenant des mers Baltique et du Nord, les plus polluées.
  • Vous avez par contre le feu vert pour : anchois, bar de ligne, hareng, lieu noir, maquereau, rouget, sardine, saumon, thon germon et truite.
  • Issus d’élevage ou de pisciculture durable et respectueuse de l’environnement, vous pouvez aussi consommer sans scrupules : bar, daurade, mulet, tilapia et turbot.

260_MSC-Logo_01Vous pouvez aussi vous fier au logo MSC (Marine Stewardship Council) qui garantie que les poissons ainsi labellisés ne sont pas pêchés sans considération.

Si vous souhaitez aller plus loin, reportez –vous aux guides « Et ta mer, t’y penses ? » de Greenpeace  et à celui du WWF pour une pêche durable.


Des substances à fuir comme la peste

La France figure tristement au 3e rang mondial et au 1er européen dans l’utilisation des pesticides. Largement déversés sur les cultures, ces substances pourraient être tenues responsables de troubles neurologiques (de type Parkinson), perturbations endocriniennes (féminisation des espèces, diminution de la fertilité) et leucémies… Rien que ça !

Il est toutefois possible de limiter leur ingestion :

- En choisissant des aliments bio : tous les traitements phytosanitaires chimiques sont bien évidemment interdits en Agriculture Biologique.coloriage-jardin-potager

- En cultivant soi-même ses légumes, ses fruits.

- En épluchant les légumes et fruits et en les laissant tremper au moins 15 secondes dans l’eau.

- En les lavant avec de l’extrait de pépins de pamplemousse, ou, à défaut avec de l’eau vinaigrée ou citronnée pour en éliminer une partie.


Poursuivez votre éco-logique jusqu’au bout !

Côté ménage, oubliez les lingettes quelles qu’elles soient (elles augmentent le volume des déchets, peuvent contenir des matières dangereuses pour l’environnement et sont onéreuses !) et l’eau de Javel. En remplacement, voici vos indispensables pour que ça brille :

vinaigre_blanc_2- Le vinaigre d’alcool blanc : au prix imbattable d’environ 0,50€ la bouteille, pour détartrer les robinetteries, nettoyer les vitres…

- Le bicarbonate de soude (vendu en boutiques bio), seul ou mélangé à du vinaigre et éventuellement du gros sel : pour déboucher une canalisation, nettoyer la cuvette des toilettes, neutraliser de mauvaises odeurs…

- Le savon : noir pour les sols, de Marseille : pour le linge…

- L’huile essentielle de Tea Tree (Arbre à Thé) : pour assainir et désodoriser

- Des chiffons en microfibres (en tissu écologique si possible) : ils essuient et font briller sans produits d’entretien toxiques et polluants et sont lavables en machine. Les vieux draps et vêtements usés sont aussi parfaits pour les vitres, et les collants filés pour lustrer les chaussures.

- Sans oublier bien évidemment une bonne dose d’huile de coude !


Dans la salle de bain :

lot de 10 carres demaquillants bio doux- Pour le démaquillage, remplacez les lingettes et les disques jetables par des cotons en tissu lavables en machine.

- Préférez les traditionnels pains de savon de Marseille ou d’Alep aux gels douche.

- Pour le shampooing, recherchez les versions familiales et économiques en format d’1 litre

- Optez pour la douche qui consomme 30 à 80  litres d’eau au bain nécessitant 150 à 200 litres… Et pensez à fermer les robinets en vous lavant les dents et en faisant sa vaisselle.


Avant de conclure, quelques derniers conseils généraux :

  • Même si leur coût est plus élevé, achetez au moins en bio : carottes, poireaux, pommes de terre (pour éviter les pesticides qui se concentrent dans ces légumes de terre), pommes (elles reçoivent jusqu’à 27 traitements en agriculture conventionnelle !), céréales et pain complets (les pesticides s’accumulent là aussi dans l’enveloppe des graines), lait (en bio, les vaches ne  reçoivent ni vaccin, ni antibiotiques), Å“ufs (vous avez vu des reportages sur les élevages de poules en batterie ?)…
  • Sans être forcément locavore à 100%, privilégiez les producteurs de votre région, les fruits cultivés en France et non importés par avion de pays tropicaux.
  • Respectez les saisons. Achetés au bon moment, légumes et fruits sont nettement plus savoureux et riches en nutriments.
  • Limitez votre consommation de viande pour (re)découvrir le soja, les lentilles vertes (ou mieux pour une jolie touche de couleur : corail), le quinoa, le sarrasin, la polenta…
  • Achetez les produits « bruts » et cuisinez-les vous-même, le plus naturellement possible.


Loin de chercher à susciter la crainte, ce billet a un simple but informatif. Des alternatives saines, traditionnelles et, pour certaines, à moindre coût, existent. Nous pouvons donc tous œuvrer pour notre bien-être et celui des générations à venir.

Bien à vous,

Claire Desvaux

Di̩t̩ticienne РNaturopathe

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