Le Syndrome du Titanic: un monde qui boit la tasse!
Sombre est l’obscurité qui nous entoure, aveuglante est la pluie battante qui tombe devant nos yeux écarquillés, et pourtant éblouissantes sont les étoiles, phares qui devraient nous guider dans la nuit noire… Mais l’homme a-t-il seulement pris le temps d’observer l’environnement qui l’entoure ? Car, navigant aveuglé par notre société de « surconsommation », il pense en être le maître du monde ! Cependant, tapi dans l’ombre, l’iceberg attend, mur dressé d’une réalité qui n’est que trop peu perçue… Tel est le mal de notre siècle que Nicolas Hulot a nommé : le syndrome du Titanic.
C’est donc au travers d’un pseudo « documentaire», qu’il nous offre les visions d’un homme « qui n’est pas né écologiste, mais qui l’est devenu ». Un seul constat : un monde qu’il ne reconnaît plus… Il y dépeint une planète aux mille visages où l’on nous impose des rêves, qui engendre la création de nouveaux besoins et qui, à chaque instant, nous pousse à vouloir consommer et construire sans limites. Un univers où toute chose devient si vite superflue qu’elle est à jeter dès lors qu’elle n’est plus à la page… Où « nos parents auraient rêvés de posséder ces technologies» qui, pour nous, enfants nés d’un monde d’excès, sont  dépassées…
Cet homme porte-parole de l’environnement « qui croyait à l’abondance » dresse la carte maritime d’un monde qui part à la dérive. Tout au long du film, il nous entraine dans une « réflexion sur le fonctionnement de nos sociétés », où on y croise « un safari humain », en Namibie, en passant sous les feux des projecteurs des défilés de mannequins dans les pays en voie de développement ; aux pays pauvres qui n’ont même pas accès à l’électricité, aux bureaux des grandes villes qui restent allumés toute la nuit ; à des prières tenues dans l’Église nigériane des Winners, aux traders soucieux de la Bourse des matières premières de Chicago…
Ponctués de : «J’ai peur…», «Je suis perdu…», Nicolas Hulot nous dévoile sans pudeur ses sentiments, sa voix grave traduisant le flou dans lequel il se trouve. Il avance sans repères, dans un monde interconnecté où l’homme ne fait plus la part du réel et du virtuel, mais dans lequel ne cessent de se creuser les frontières de l’inégalité.
Ce n’est pas une morale, mais plus une prise de conscience collective née d’une réflexion : dans un monde où le capitalisme revêt ses habits de lumière, où la marchandise est reine, il faut arrêter le culte de l’objet et lui préférer la création d’un lien relationnel avec les autres. Parce qu’il est nécessaire d’apprendre à connaître ce qui nous entoure afin de pouvoir, un jour, le comprendre.
L’espoir que les frontières tombent et que le monde puisse redevenir ce que l’on appelle une civilisation, avant que le Titanic ne percute l’iceberg. Un monde où tout un chacun devrait avoir la mesure comme règle d’or, et où l’on fixerait les limites ensemble. Mais ralentir le processus est-il un moyen suffisant ? Ne devrions-nous pas changer de cap tant qu’il en est encore temps ? À défaut de réponse, Nicolas préfère taire ses illusions et garder ses rêves…
Je suis personnellement du même avis que Nicolas Hulot.