Deux mâles pour un record !

Michael Micaletti et Philippe Billard  : deux hommes en OR !

Mica pour Forever GreenPierre-Michael Micaletti, né le 15 janvier 1967 à Marseille est un athlète français d’origine corso-vietnamienne spécialisé dans l’ultrafond et notamment la discipline peu connue des courses de 6 jours, une des épreuves sportives parmi les plus dures au monde qui consiste à courir pendant 6 jours et 6 nuits sur des circuits dont les boucles ne dépassent généralement pas 1,5 kilomètre.

À 16 ans, un grave accident de la circulation lui broie le tibia. Après une ablation des ligaments, il reste « cloué » dans un fauteuil roulant puis en béquilles pendant plus de 3 ans. S’ensuivent dix années d’inactivité sportive. Après des années de rééducation, il participe à sa première course ultrafond en 2003 : les 6 heures de Gravigny.
En 2006, il participe à la Transe Gaule, qui relie Roscoff à Gruissan. Il s’agit d’une course extrême de 1150 km traversant la France de part en part. Il parcourt la sixième étape avec 2 fractures au plateau tibial droit. Un exploit selon le monde médical[2]. Il fera 700 km avec cette double fracture et finira la course, entrant ainsi dans le cercle fermé des finishers de cette épreuve hors-norme.
Il est le premier français à avoir gagné la course des 7 jours d’Athènes[3](2010), labellisée argent par l’association internationale des Ultrarunners l’IAU. Il y parcourt 860 km en 7 jours et 7 nuits, soit la plus grande distance réalisée par un français sur ce circuit en bitume d’une longueur d’1 km.
Il fait actuellement partie des meilleurs coureurs au monde de la discipline des courses de 6 joursqui après avoir quasiment disparues, vit depuis quelques années une sorte de renaissance, en France essentiellement mais aussi niveau international. Peu connu du grand public, il acquiert cependant une certaine notoriété[4],[5] dans le microcosme de l’ultrafond et fait notamment la couverture du magazine ultrafondus[6] en janvier 2006.

À 16 ans, un grave accident de la circulation lui broie le tibia. Après une ablation des ligaments, il reste « cloué » dans un fauteuil roulant puis en béquilles pendant plus de 3 ans. S’ensuivent dix années d’inactivité sportive. Après des années de rééducation, il participe à sa première course ultrafond en 2003 : les 6 heures de Gravigny.

En 2006, il participe à la Transe Gaule, qui relie Roscoff à Gruissan. Il s’agit d’une course extrême de 1150 km traversant la France de part en part. Il parcourt la sixième étape avec 2 fractures au plateau tibial droit. Un exploit selon le monde médical. Il fera 700 km avec cette double fracture et finira la course, entrant ainsi dans le cercle fermé des finishers de cette épreuve hors-norme.

Il est le premier français à avoir gagné la course des 7 jours d’Athènes(2010), labellisée argent par l’association internationale des Ultrarunners l’IAU. Il y parcourt 860 km en 7 jours et 7 nuits, soit la plus grande distance réalisée par un français sur ce circuit en bitume d’une longueur d’1 km.

PilippeBillard

Il fait actuellement partie des meilleurs coureurs au monde de la discipline des courses de 6 jours qui après avoir quasiment disparues, vit depuis quelques années une sorte de renaissance, en France essentiellement mais aussi niveau international. Peu connu du grand public, il acquiert cependant une certaine notoriété, dans le microcosme de l’ultrafond et fait notamment la couverture du magazine « ultrafondus »  en janvier 2006.

Nul besoin d’expliquer alors sa rencontre avec Philippe Billard, directeur de rédaction du magazine Ultrafondus (http://www.ultrafondus.net), coureur d’ultra-endurance et surtout passionné par tout ce qui tend vers l’infini.


Une aventure unique partagée à deux : Les 6 jours d’Antibes sur Tapis

Pierre-Michaël Micaletti, dit « mica » et Philippe Billard ont profité de l’organisation des 6 jours d’Antibes, qui se sont déroulés du 5 au 11 juin dernier, pour tenter une expérience nouvelle : 6 jours sur tapis. Mission accomplie puisqu’ils ont pu établir un nouveau record du monde, celui des 6 jours sur tapis. 1371 km au total, et 814,3 km pour  Michaël Micaletti.
Les deux coureurs se sont associés à la clinique du sommeil d’Albi pour mener une étude sur le sommeil, ainsi qu’au Laboratoire Holiste pour une étude  sur l’oxygénation.


Interview des deux champions


1- Mais qu’est-ce qui vous fait courir ?

MM : Ah bonne question !
Je vais alors simplement me permettre de reciter un texte que j’ai commis cette année en préparation du 6 jours tapis.  Pour infos ce texte est sur mon site et à paraître dans le prochain mag d’Ultrafondus dans le cadre d’un article de profondeur dans le dossier du mois.
Donc le texte : « Dans un texte écrit il y quelques temps durant la prépa du 6 jours tapis, qui correspond à de longues heures de travail à cerner mon amour pour cet art martial, voici en substance l’essence d’une réflexion que jamais je ne pourrais redire plus justement: extrait: Plongée en 6 jours – correspondance intime…ou la recherche de la recherche Pourquoi ? Telle est la 1ère question que l’on me pose à chaque fois que l’on aborde ma pratique, suivies des éternelles questions toutes prêtes et légitimes, « mais qu’est-ce que tu recherches…? », « c’est quoi ton problème?… » « t’es mazo ? » Répondre insolemment, par snobisme « rien…pourquoi, c’est simplement comme ça… », serait mentir et me mentir même si je ne le cache pas, quelquefois par provocation ça me démange d’envoyer une formule de ce type. mais… Oui je recherche quelque chose : mais quoi ? quelques choses… qui tient du « magique » quand j’écris ce texte, au moment où je couche ces mots dans cette correspondance avec ces lecteurs virtuels et imaginaires qui me semblent dans ma perception partager je ne sais quoi d’intime de ma vie, je dirais, je cherche la « frontière », « les origines », « la lumière », « l’absolu », « le sublime » …etc… »la vie » etc…, une quête de sens, quelque chose de personnel, de spirituel, quelque chose qui me ramène à ma primalité, à un sentiment d’instant premier, du commencement et du continu éternel dans une douceur inconnue, évanescence et profondeur d’être, en vie, et au bout d’un monde à la limite d’un sas vers un autre… J’ai eu tout au long de cette pratique des 6 jours à jouer avec la fatigue, le manque de sommeil extrême renforcé par la fatigue de cet effort inhumain, les douleurs partout et nulle part dans le corps qui vous invectivent de faire stopper ce calvaire. Et je n’ai pas arrêté, poussant toujours plus loin ma mécanique, mon organisme, jamais certes au point de rupture que je ne connais pas d’ailleurs, mais suffisamment loin pour se poser la question de savoir pourquoi l’on fait cela. Et en disant les choses comme ça on pourrait penser la boucle est bouclée, ce qui en soi serait parfait pour une discipline comme l’ultra.
Mais bien loin de tout ça, bien loin de philosopher en s’écoutant parler, bien loin d’une intellectualisation mondaine, cette recherche est devenu vitale pour elle même, je recherche cette recherche au fond. Car en elle même elle est énergie, fédératrice et focalisatrice de temps, d’espace, de concentration, d’aller au bout de ses idées comme si là bas il y avait une, des réponses à un sens qu’on voudrait donner à route, sa vie, sa quête… »

PB : Est-il possible de répondre à cette question tant la réponse est multiple, sans cesse renouvelée, sans fond, sans fin ? Je cours parce que je me sens en harmonie, de plus en plus au fil des ans. Aussi parce que j’ai la prétention de croire que ça me rend meilleur. Je cours parce que j’aime ce geste, qui est à la base d’une des plus belles capacités de l’homme : se déplacer.


2- Quelles sont les particularités de la course sur tapis ?

MM : pour moi, la possibilité d’acquérir la foulée parfaite, l’outil de travail par excellence pour faire ses gammes, en gros un excellent moyen d’apprentissage.
Et plus encore, avec le tapis on peut pas tricher, il est le maître de l’allure, donc on a vraiment la possibilité intimiste de ressentir de manière kinesthésique son corps à l’effort de course. Sans compter qu’il est aussi en lui-même une surface de course et qu’ainsi donc il suffit de faire sauter le verrou de son espace qui paraît contraint de fait pour parcourir les km que l’on veut :-) , en somme excellent moyen de visualisation mentale aussi !

PB : Ce n’est pas un truc naturel, donc c’est forcément très intéressant ! Quand on saute sur place sur la terre ferme, on reste à la même position. Avec un tapis, on avance. Le tapis est plat, il avance toujours à la même vitesse, ou du moins celle qu’on lui demande, il n’y a pas de virage, pas de vent, et l’amorti est assez important. Le plus difficile, sans doute, consiste à devoir gérer sa vitesse consciemment, en manipulant des boutons, alors que quand on court sur la terre ferme, cela se fait instinctivement, sans même qu’on s’en rende compte.

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3-    Quel entrainement physique et mental avez-vous fait pour vous préparer à cet événement ?

MM : au niveau physique, j’ai comme pour mon six jours d’Athènes l’an dernier repris la recette que je mets doucement au point depuis maintenant plusieurs années, c’est-à-dire un entrainement basé sur des sorties 4 à 5 fois par semaine d’1h/1h30 dans un bon rythme 11-12km/h ponctuées d’une sortie plus longue de 4h le we, comme en cyclisme à 10km/h afin de solliciter les filières aérobies de faible et moyenne intensité.  Particularité, pendant cette sortie je ne bois pas et ne mange pas afin de choquer mon organisme et l’obliger à s’adapter à aller chercher les ressources et s’y habituer. Les premières de ce type sont toujours très dures et deviennent de plus en plus faciles ensuite. Avec cet entrainement, j’utilise aussi des compétitions dites préparatoires, à savoir des courses horaires du calendrier de format 6h. En parallèle de tout cela, je fais de la musculation principalement des exercices de gainage abdominal, lombaire, des pompes etc…mon modèle c’est vraiment les moines Shaolin, renforcer  son organisme par la répétition, la répétition, la répétition et le tout avec beaucoup de patience. Paradoxalement et j’ai toujours des scrupules à le dire, car cela pose un pb, je cours trop peu en volume  : 60 à 100km max hebdo (même pas cette année), ce qui est dérisoire en comparaison des autres collègues des disciplines ultra, plus globalement de la course à pied. Qui sait peut-être là est un des secrets, le juste volume…mais quand même je pense que si j’en faisais plus, ce serait bien mieux, d’où notre voeu avec Philippe de professionnaliser notre discipline.
Pour le mental, ce serait trop long à décrire, je vous renvoie à mon site, en disant quand même que j’utilise la PNL, les techniques d’hypnose, de visualisation etc…plus mes propres recettes mais là it’s my secret :-) ))

PB : Beaucoup de musculation mais pas assez des jambes en ce qui me concerne. Beaucoup de kilomètres dont énormément sur tapis les derniers temps (entre 800 et 1000 km rien que sur tapis en 5 mois). De la préparation mentale type PNL avec une maître-praticien, Isabelle Brignone. L’idée phare par rapport au tapis consistait à gommer cette sensation de vitesse supérieure. En effet, à vitesse égale, on a l’impression d’aller plus vite d’un bon km/h quand on est sur tapis. La différence au bout d’un 6 jours normal par rapport à un 6 jours sur tapis peut s’élever à plus de 100 km si l’on ne prend pas soin de créer les bonnes connexions neuronales, de trouver la bonne foulée, la bonne proprioception…


4- Qu’est ce qui a été le plus dur pendant la course ? Le plus facile ?

MM : Je n’ai rien trouvé de très dur car je faisais exactement ce que j’aime, donc…le plus facile = faire ce que je faisais, c’est-à-dire courir :-)

PB : J’ai commencé à ressentir de vives douleurs tendineuses au genou gauche dès le deuxième jour. J’ai donc dû gérer cela pendant environ 350 km. Il y a beaucoup de concentration dans la gestion de ce type de douleurs, donc j’ai vécu beaucoup de moments de bien-être, ponctués par des pics assez intenses mais finalement pas très longs. L’avantage, c’est que je me suis bien préservé musculairement, même si ce n’était pas le but. Je ne sais pas s’il y a eu quelque chose de vraiment facile dans cette histoire-là. Par contre, beaucoup de moments de bonheur avec l’équipe d’assistance, l’organisation, les amis coureurs sur la piste, et bien sûr avec Michaël à côté.


5- Votre plus beau souvenir…

MM : TOUT ! Je prends tout, et en particulier le bonheur de l’équipe le midi et le soir quand ,entre eux ils, s’éclataient comme des gamins aux repas qu’ils leur permettaient de décompresser, car ils ont eu beaucoup de boulot et même si cela fait un peu bateau et eau de rose, je m’en fous, je le dis: « ils ont été géniaux ».

PB : Deux souvenirs que je n’arrive pas à classer l’un par rapport à l’autre. Tout d’abord, le passage des 800 par Mica. Je peux comprendre ce que cela représente comme prouesse physique, mentale, et ce qu’il faut mettre en œuvre pour y arriver. Au-delà de tout, j’étais heureux de voir mon ami s’accomplir de cette manière et avec autant de dignité. Le deuxième souvenir : courir avec ma fille de 7 ans le dernier jour, moi sur mon tapis, elle juste à côté sur l’un des tapis de secours.


6- Pendant la compétition il semblerait que vous ayez pris une grande bouffée d’air ? Dites-nous tout… Qu’en avez-vous pensé ? (praticité, durée des séances, bienfaits…) ?

MM : Une vraie découverte ! Positive. Avec l’équipe d’Holiste, ça été un grand moment de rencontre professionnelle. En fait, n’ayant pas de recul en effort extrême avec le bol d’air Jacquier©, je voulais rester prudent car, sur un six jours, une machine comme notre corps, réglé au millimètre, peut réagir de manière surprenante et l’on ne peut pas se permettre de jouer à l’apprenti sorcier. Alors, et c’est là que je remercie le professionnalisme de l’équipe notamment Béatrice Mercier avec qui l’on a convenu d’un premier test avant une phase courte de sommeil. Et là géniale, on a fait 3 minutes et alors que je n’avais pas fait une période convenable de sommeil, j’ai pu m’apaiser et les tracés ont bien montré que j’ai effectué une incursion dans le sommeil profond. On tenait donc avec Béatrice une application concrète de l’effet qui en plus me convenait psychologiquement, prendre un bol d’air afin d’avoir une meilleure récupération c’est CQFD! Pour le reste, ergonomie, parfait, prises multiples dans les journées, au minimum 2 fois, et au final utilisation actuellement en récupération. Ce qu’il faut que l’on fasse maintenant, c’est créer et approfondir à travers des tests et des protocoles de mesures à mettre au point la possibilité d’objectiver les effets, et la reproductibilité pour inclure le bol d’air comme un outil d’entrainement à part entière, on a déjà des idées…

PB : Nous avons en effet respiré régulièrement de bons Bols d’Air, dans la version Jacquier. Le rythme était assez irrégulier, mais au minimum deux fois 6 mn par jour. Nous sommes essentiellement dans un exercice aérobie, donc je ne suis pas certain que l’importance de l’oxygénation sur place soit capitale en tant que telle, du point de vue de l’effort. Par contre, je ressentais selon les moments soit un effet dynamisant, soit un effet relaxant, en fonction des moments durant lesquels je prenais ce Bol d’Air. Nous étions volontairement novices sur cette première expérience, mais depuis les 6 jours nous l’utilisons au minimum deux fois par jours. Je pense que cela m’a aidé à avoir une meilleure qualité de sommeil après les 6 jours. J’ai hâte de reprendre un entraînement intensif pour noter les différences. Le Bol d’Air sera en tout état de cause partie intégrante de l’entraînement aux prochains 6 jours.

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7- Prêts pour une nouvelle aventure ?

MM : Plus que jamais, on a un plan sur 5 ans et on compte bien jouer les prolongations ! merci

PB : Plus que jamais. J’avoue avoir été un peu frustré par mon genou, et donc par ma marque kilométrique. Le fait qu’un autre 6 jours, dans une version plus intimiste, soit prévu en décembre, m’a permis de me remobiliser quasi immédiatement. La date exacte sera bientôt connue, le lieu est quasi certain, nous les annoncerons bientôt officiellement. J’ai hâte de me trouver à l’étape 2 d’une succession de 6 jours qui durera au moins 5 années.

 

Merci à Michaël  et Philippe pour leur disponibilité, leur gentillesse et leur simplicité !

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