Les nouveaux défis du développement durable


Développement durable par ci, développement durable par là, on en entend parler à longueur de journée ! Mais quelle en est notre perception ? Modifie-t-on nos habitudes de consommation pour autant ? Qu’est-ce qui manque pour nous convaincre ? En un mot, les entreprises doivent se retrousser les manches pour nous montrer ce qu’elles font et de quoi elles sont capables…

 

Les français croient-ils au développement durable ?

Développement durable 2Ethicity, agence en conseil et développement durable, réalise une enquête annuelle depuis 2008 sur les français et le développement durable. L’enquête 2010, sortie il y a quelques mois, montre que les entreprises ont encore pas mal de chemin à parcourir pour convaincre les consommateurs de leurs engagements en faveur du développement durable et les rallier à leur cause.

En ce début d’année, à l’époque des bonnes résolutions, il est utile de se pencher à nouveau dessus, et comprendre quels sont les nouveaux défis du développement durable :

  • 71% des français considèrent que le développement durable est une nécessité, mais seulement 20% d’entre eux sont de vrais consomm’acteurs dans leur vie quotidienne.
  • Pour 74% des français, l’important n’est plus de convaincre, mais de leur donner les moyens de l’action.

Preuve, s’il en est, que l’on ne sait pas toujours à quel saint se vouer en matière de développement durable…

 

Une réalité consommateur difficile à cerner

Vaste domaine que le développement durable ! Autrefois réservés à une élite « bobo », les produits « labellisés » durables envahissent nos rayons et sont accessibles à tous, dans tous les secteurs : alimentation, mode, cosmétique, jouets, énergie… De plus, le développement durable regroupe trois réalités : environnementale, économique et sociale, indépendantes ou parfois reliées entre elles au sein du même produit. Au-delà des étiquettes, les comportements « durables » sont variés et seraient plutôt fonction de 3 trois critères :

  • le niveau d’engagement : convaincu, hésitant ou totalement réfractaire au développement durable, y croire ou non influence chacun dans ses choix de consommation,
  • la durée de l’implication : entre les puristes de la première heure et les derniers arrivants, il y a une différence de taille en termes de connaissance des marques et des produits,
  • les étapes de la vie : l’arrivée d’un enfant, par exemple, incite de plus en plus de mamans à se tourner vers l’alimentation bio, ou vers les couches lavables….

 

Les nouvelles préoccupations des français

Transports en communLe Grenelle de l’environnement lancé en 2007 semblait un bon point de départ pour sensibiliser les français au développement durable. Oui, mais voilà : la crise est passée par là, et la chasse aux économies a repris de plus belle. Nos actions en faveur de l’environnement sont réelles, donc, mais liées à la réduction des factures d’eau et d’énergie, voire à limiter la consommation d’essence en privilégiant les transports en commun. Et ce n’est pas la suppression des crédits d’impôts liés aux bâtiments basse consommation ou à l’installation de systèmes de chauffage plus écologiques qui vont nous donner envie d’investir…

Autre préoccupation majeure : la santé. C’est devenu le premier facteur qui incite à  acheter un produit durable (33%), juste devant leur impact positif sur la préservation de la planète (32%). Avec toutes ces polémiques sur les pesticides, la qualité de l’eau, de l’air, les biberons au bisphénol 1, il n’y a pas de quoi être surpris…

 

Entreprises et politiques se doivent d’être exemplaires

Dans ce domaine, les français en ont assez de faire des efforts, qui partent en fumée, parce que les entreprises et les politiques ne font pas de même. De plus en plus pensent que le développement durable est l’affaire des grandes entreprises, pas des particuliers (22% en 2010, contre 13% en 2006). Mais chose intéressante, après 5 années de baisse consécutive, on se remet à faire confiance aux entreprises (48% en 2010, contre 38% en 2009). Les excès du greenwashing et les effets de la crise sur la consommation on incité les marques à modifier leur stratégie de communication pour convaincre de l’intérêt de leurs produits ; et les effets commencent à se faire sentir.

Par ailleurs, trois quarts des personnes interrogées pensent que les politiques et les collectivités locales ne prennent pas assez en compte les enjeux environnementaux. Quand on voit le résultat du sommet de Copenhague, il y a de quoi se poser des questions sur l’intérêt des grands de ce monde pour l’avenir de notre planète…

 

Consommation réfléchie versus consommation plaisir

Chimie verteBeaucoup d’entre nous sont prêts à changer leurs habitudes, pour peu qu’on y trouve un bénéfice ! Même si nous refusons souvent de l’admettre, l’altruisme est rarement totalement désintéressé… La principale concurrence des produits verts ou durables est la performance des produits conventionnels. En effet, 62% des français ne sont pas sûrs de leur qualité, et 83% les trouvent plus chers que leurs équivalents conventionnels.

Nombreux sont ceux qui choisissent des produits « écolos » dans une logique de substitution, mais pas en sacrifiant efficacité et plaisir ! Les arguments du développement durable ne suffisent donc pas à convaincre un consommateur, les produits doivent présenter un « plus » qualitatif.

Et dans ce domaine, la chimie verte et les biotechnologies font des merveilles. Nouveaux ingrédients sensoriels, recyclables, actifs anti-âge naturels à l’efficacité prouvée… permettent de proposer des produits qualitatifs, esthétiques, design, agréables à utiliser, utiles et efficaces, tout en étant durables.

 

Une communication responsable

Là encore, le greenwashing et ses excès ont rendu les consommateurs plus méfiants quant aux messages véhiculés par les entreprises. En effet, 53% des sondés pensent qu’il y a trop de messages publicitaires sur la consommation durable. Et la multiplication des labels tend à les desservir : seulement 65% des français font confiance aux labels en 2010 contre 79% en 2006.

Et ceux-ci ne communiquent pas assez clairement sur ce qui est important pour les consommateurs : 74% d’entre eux souhaitent plus d’information sur le produit, et viennent en tête la garantie environnementale de production, l’origine des matières premières et l’impact sur la biodiversité. De plus en plus de consommateurs sont sensibles à la protection de l’environnement, reviennent à la consommation locale, et souhaitent que l’on respecte les différents intervenants tout au long de la chaîne de production.

 

Les inquiétudes pour l’avenir

BiodiversitéContrairement à ce que l’on pourrait penser, le réchauffement climatique et la pénurie des matières premières, sujets très régulièrement couverts dans tous les magazines, journaux et émissions télévisuelles, ne sont pas une préoccupation principale pour les sondés. C’est la pénurie d’eau qui arrive en tête des inquiétudes pour l’avenir (39%). Et 96% pensent qu’il est essentiel d’agir pour préserver la biodiversité. 2010, déclarée année de la biodiversité, aura au moins servi à sensibiliser les populations.

 

Le développement durable peut être vu comme une contrainte par les entreprises, dans le sens où il renforce les exigences du consommateur en matière de composition et qualité produit, d’engagement social, environnemental et responsable, ou de communication / stratégie. Mais c’est surtout un véritable moteur d’innovations : avec la demande croissante, les attentes de propositions créatives sont fortes. Et c’est ça qui fera la différence. Pour une nouvelle ère de consommation durable !

 

Sources :
Rapport Ethicity
www.blog-ethicity.net
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