Que ton aliment soit ton seul remède

Claire DesvauxHippocrate, médecin grec de renom (et référence incontournable pour les naturopathes !) avait déjà pressenti, en énonçant cette pensée 400 ans avant J.C., toute l’importance de l’alimentation pour être en bonne santé.

En effet, parmi les 4 fondamentaux pour bien vivre, nourrir est le premier car notre organisme a besoin de nutriments (protides, lipides, glucides, enzymes, vitamines, minéraux) et d’énergie pour accomplir ses différentes fonctions vitales. Encore faut-il privilégier la qualité et non la quantité… mais, dans notre société d’abondance, cette notion a malheureusement tendance à être reléguée au second plan.

 

Dis-moi comment tu es constitué, je te dirai comment tu digères

… et quels sont les aliments qui sont bons pour toi !

Il serait trop simple de préconiser un seul et même mode alimentaire pour tous. Le principe d’individualisation doit prévaloir même si, bien évidemment, quelques grandes règles immuables restent valables pour tous. En effet, nous sommes tous de stature, caractère et tempérament différents (et là réside toute notre richesse !).

FEUILLES 2 300 herbe 300 feuille 300

Pour simplifier, retenons qu’il existe sommairement :

  • Des personnes dites « rétractées » que l’on qualifie en naturopathie de « neuro-arthritiques » : fines, longilignes, frileuses, à la peau plutôt pâle, elles sont sujettes à l’acidose et donc à la déminéralisation. Elles ont en outre tendance à se surmener sur le plan mental. Morphologiquement, leur thorax domine (leurs côtes descendent très bas) laissant peu d’espace aux organes digestifs. Cette constitution les oblige à préserver leur fonction digestive sous peine de lourdeurs, maux de tête, nausées, troubles du transit… en cas d’excès ou de trop nombreux mélanges alimentaires.
  • De l’autre côté, on trouve les « dilatés » ou « sanguino-pléthoriques », qui parce qu’ils ont les capacités métaboliques pour cela, se permettent de manger, quelquefois avec démesure, tout ce qu’ils aiment. Avec pour conséquences : prise de poids, cholestérol, diabète… Ces individus plutôt ronds, qui ont toujours chaud, sont de bons vivants, très communicatifs.

Alors quel est le meilleur tempérament ? Aucun des 2, chacun a ses avantages…. et ses inconvénients ! Et de toute façon, la Nature décide pour nous. A nous de faire avec ce que nous sommes en apprenant à nous connaître et à respecter nos besoins et nos limites.

Rétracté ou dilaté, ces aliments conviennent à tous, sans discernement :

RADIS 300Les légumes : tout le monde a le feu… vert  pour en consommer aux 2 repas principaux, en prévoyant toujours une portion de cru, ne serait-ce que sous la forme d’un jus. Ils constituent le meilleur accompagnement qui soit tant pour les féculents que pour les protéines animales comme végétales.

abricot 300Les fruits : à condition de les prendre à distance des repas. Très simples et rapides à assimiler, ils perturbent en effet la digestion des aliments auxquels ils sont associés. Leur acidité est aussi à prendre en compte pour les rétractés, déjà déminéralisés : pour eux, le meilleur moment pour les consommer est vers 17h, moment où la température corporelle est la plus haute et où ils ne sont alors plus refroidissants. Les sanguins pourront, eux, prendre moins de précaution avec les fruits en gardant quand même à l’esprit  l’idée de les consommer hors repas. En été, saison où leur offre est si abondante, il est possible de faire des repas (petit déjeuner par exemple) exclusivement à base de fruits. Soulignons enfin l’importance de choisir des fruits de saison, locaux, cueillis à maturité et bien sûr bio.

amande300Les fruits oléagineux (amandes, noix, noisettes, pistaches…) : trop souvent négligés, à tort, à cause de leur teneur élevée en lipides, ils comportent pourtant de bons acides gras ,mais aussi des protéines, avec, sur les premières marches du podium, les amandes et les noix qui apportent respectivement 22 et 26 g de protides pour 100g. Ils sont aussi des concentrés de calcium (une info intéressante pour ceux qui délaissent peu à peu les produits laitiers…), magnésium, potassium… Une dizaine d’amandes ou noix peut ainsi constituer un apport de protéines de qualité pour changer du jambon blanc, des œufs ou du poulet.

riz_completLes féculents ou farineux sont une source intéressante d’énergie, de fibres (s’ils sont complets), de vitamines du groupe B bénéfiques au système nerveux. Pour alléger et simplifier sa digestion, on a tout intérêt à les dissocier des protéines animales pour les accompagner, plus favorablement de légumes verts. Consommés en excès, ils peuvent surcharger le foie qui dérivera alors les toxines non traitées vers les voies respiratoires ou la peau.

Les protéines animales : pour des raisons éthiques, de plus en plus de consommateurs les délaissent au profit de leurs homologues végétales. Libre à chacun, selon ses convictions et ses capacités digestives, de se faire sa propre opinion. On peut toutefois préciser que ces protéines animales sont dégradées en acide urique, un déchet métabolique qui se dépose au niveau des articulations si les reins ne sont pas en mesure de l’éliminer correctement. Si vos articulations sont raides ou douloureuses, vous aurez tout intérêt à modérer votre consommation de viande, rouge en particulier.

 

Quelle po(lait)mique !

lait 300Sans prendre parti pour ou contre les produits laitiers, précisons quand même que nombreux sont ceux qui digèrent mieux, ont amélioré l’aspect de leur peau…. depuis qu’ils ont arrêté d’en consommer. Si l’idée de ne plus ajouter de lait dans votre café du matin, de ne plus pouvoir vous régaler de fromages au lait cru vous rebute, interrogez-vous avant tout sur la façon dont vous les tolérez. Tout est question de tempérament une fois encore et certains s’accommodent très bien de ces aliments si ancrés dans notre patrimoine culinaire. Les autres pourront avantageusement s’essayer aux fromages et yaourts à base de lait de chèvre ou de brebis. Et dans tous les cas, prendre des garanties en choisissant des produits issus de l’agriculture Biologique.

 

A table !

fourchettes 300Pour certains professionnels de santé, le petit déjeuner doit être le repas principal de la journée. Destiné à rompre le jeûne de la nuit (dé-jeûner), il est essentiel pour fournir l’énergie nécessaire aux différentes activités quotidiennes. Il aide les gourmands à sortir du lit, alors qu’à l’inverse, certains sont incapables d’avaler quoi que ce soit le matin. Pourquoi ce manque d’appétit le matin ? En toute logique, notre organisme ne peut pas à la fois assimiler et éliminer ! Si la digestion du dernier repas pris la veille n’est pas achevée, comment le corps pourrait-il déjà réclamer de la nourriture ?

Le repos nocturne est en effet une phase de nettoyage. Si les capacités d’épuration de l’organisme sont faibles et la quantité de travail trop importante, ce nettoyage sera toujours en cours à l’heure du lever. La faim se manifestera donc plus tard dans la matinée.

En fait, pourquoi ne nous posons-nous pas tout simplement la question de savoir si nous avons véritablement faim aux heures conventionnelles de repas ? La faim correspond à un réel besoin physiologique destiné à apporter à nos cellules les nutriments essentiels à leur métabolisme. Bien souvent, nous mangeons en effet plus par appétit, c’est-à-dire par envie, gourmandise, attirance pour un aliment donné….

 

Avec plaisir

Même si l’aspect santé est capital, tout ceci ne doit pas faire perdre de vue la notion d’hédonisme et la convivialité ! Manger est, et doit, rester un des plaisirs de la vie ! Le tout est d’apprendre à gérer son alimentation et à savoir l’équilibrer en corrigeant de suite le tir en cas de « dérapage ».

Un pot au feu, un moelleux au chocolat, une coupe de champagne… savourés avec délectation, entourés des personnes qui nous sont chères sont parfaitement compatibles avec les principes de la naturopathie !

Dans mon prochain billet vert, j’aborderai le 2e impératif pour l’organisme : se recharger en énergie vitale.

A très bientôt !


Claire Desvaux

Di̩t̩ticienne РNaturopathe

darmowe spiny za rejestracje