Le maquillage bio nous en fait voir de toutes les couleurs

A l’heure où le maquillage certifié bio gagne du terrain et n’a jamais été aussi performant, il est un sujet qui ne fait guère l’unanimité parmi les marques qui se partagent le marché. Il s’agit de la couleur et plus particulièrement de l’utilisation ou non de certains colorants, tout particulièrement dans les différentes nuances de rouge. Qu’on les aime un peu, beaucoup, passionnément, ou à la folie, les rouges à lèvres « rouge » ne cessent de tenir le haut de l’affiche, tant ils sont emblématiques de la vitalité, de la féminité et révélateurs de séduction. Rouge passion, rouge baiser, rouge vif, rouge carmin, rouge vermillon, rouge grenade, rouge couture, rouge théâtre, rouge exubérant, rouge baroque, rouge folie… Le rouge à lèvres rouge ne cesse de nous faire rêver et semble encore promis à un bel avenir.

AMBIANCE 3

Le saviez-vous ? Les femmes du début du XVIIème siècle utilisaient pour colorer leurs lèvres des raisins, des pommades assez dures légèrement parfumées et colorées avec du jus de raisins noir et du suc d’orcanette. Toutefois, lorsque l’on regarde de plus près le référencement des marques de maquillage certifiées bio, on constate étonnamment qu’elles ne proposent pas toutes des rouges si rouge que cela. Est-ce une réelle volonté pour se démarquer des marques conventionnelles ou sont-elles dans l’incapacité d’y parvenir ? Petit décryptage d’une formulation problématique Pour obtenir un « vrai rouge bien vif », réellement semblable à ce qui est proposé en conventionnel, seules deux solutions s’offrent au formulateur :
- utiliser du carmin (CI 75 470), la fameuse cochenille.
- Utiliser des colorants azoïques : ils sont très nombreux (on en compte plus de 50). Si certains sont très controversés, ils ne sont toutefois pas tous à mettre dans le même panier. Certains semblent bien mieux tolérés par la peau que d’autres. On trouve parmi eux certains colorants alimentaires comme le red 7 lake (CI 15850), autorisé en Europe dans tous les produits cosmétiques. Si les formulations diffèrent autant, c’est parce que les cahiers des charges n’ont pas tous, à l’heure actuelle, le même positionnement. En effet, si les colorants azoïques ne sont ni autorisées par Ecocert, ni par Cosmebio, tel n’est pas le cas du carmin qui est interdit pas Ecocert mais autorisé par Cosmebio. Ainsi, il est tout à fait possible de trouver sur le marché des rouges à lèvres rouge vif, ayant la certification Cosmebio et passant par le référentiel Qualité France. Notons également que le carmin sera autorisé par le label européen tant attendu Cosmos, avec une période probatoire de cinq ans.

AMBIANCE 2La cochenille broierait-t-elle du rouge ?
La cochenille est un insecte à carapace qui se nourrit des figuiers de Barbarie. Seules les femelles contiennent le pigment rouge, appelé « acide carminique ». C’est chez les femelles fécondées qu’il est le plus concentré. Ainsi, pour obtenir la meilleure qualité de teinture, les ouvriers prennent bien soin de les récolter juste avant la ponte. Dans les Andes péruviennes, la récolte s’effectue environ trois fois sur une période de sept mois. Les cochenilles sont détachées de la plante à l’aide d’une brosse dure ou d’une lame émoussée. Les corps des insectes sont séchés, nettoyés et broyés, puis pulvérisés, et la poudre obtenue est traitée dans une solution d’ammoniaque ou de carbonate de sodium. On filtre ensuite le liquide pour le débarrasser des résidus d’insectes, puis on le purifie. L’adjonction de chaux permet d’obtenir des nuances de violet.

Les marques de maquillage certifiées qui ne souhaitent pas utiliser de cochenille dans leurs rouges à lèvres, sont en quête de formules alternatives basées uniquement sur des synergies minérales et végétales. Elles découvrent ainsi de nouvelles couleurs de rouge, vraiment très intéressantes (certes, pas d’un rouge écarlate), mais au rendu bluffant.
A noter toutefois que c’est la formulation des teintes mates qui posent le plus de problématiques, puisqu’il n’y a, dans ce cas, pas de mica.

Au delà du fait de savoir s’il faut ou non utiliser la cochenille, la formulation des rouges à lèvres « rouge vif » soulève une problématique de fond bien plus intéressante : faut-il adapter les couleurs aux habitudes des consommatrices, quitte à faire quelques concessions, ou est-ce la consommatrice qui, désireuse d’une cosmétique vraiment naturelle, doit changer ses habitudes et s’orienter vers d’autres rouges, certes différents, mais parfois très réussis ? La réponse n’est pas aisée mais mérite d’être posée…

Notre sélection

Börlind Maquillage Lèvres RougeAnnemarie Borlind – Red celebrity n°54 - 13,20 € – www.boerlind.com
Principaux colorants utilisés : manganèse violet – oxyde de fer rouge – colorant alimentaire red 7 lake

Ses points forts : enrichi en beurres de karité et de cacao, il ne dessèche pas les lèvres et a un grand pouvoir hydratant. Son fini est par ailleurs impeccable.


DR HAUSCHKADr Hauschka -  Rouge cerise n°6 - 17,50€ – www.drhauschka.fr
Principaux colorants rouges  utilisés : manganèse violet – oxydes de fer rouge, noir et jaune – carmin

Ses points forts : grâce aux propriétés curatives des extraits de pétale de rose, d’huiles d’amande douce et de jojoba, il lisse et protège les lèvres sensibles.


UNE DE BOURJOISUNE de Bourjoiscasual matt colour rouge demi-mat M09 – 16,90€ – www.unebeauty.com
Principaux colorants rouges utilisés : oxydes de fer jaune et rouge – carmin – lazurite – manganèse violet

Ses points forts : une formulation 5 étoiles dont la liste des actifs est impressionnante : huiles végétales d’argan, d’amande douce, de tournesol, d’olive, de ricin, de jojoba et de cameline, beurres de karité et de cacao, extraits d’argousier, de rose centifolia, de fleurs de tilleul et de fleurs de mauve. Résultat ? Des lèvres durablement protégées et sublimées.

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