En terre d’Afrique…
On pense tout connaitre du karité tellement la cosmétique en a fait l’un de ses actifs favoris. Mais on ne peut en percevoir toute la quintessence sans découvrir la marque Karethic. Nous avons eu  la chance de rencontrer Carole Tawema, une créatrice aussi passionnée qu’engagée.
Bonjour Carole, avant de partir à la découverte de Karethic, pourriez-vous nous dire quelques mots sur vous et sur votre parcours ?
Je suis la fondatrice de la marque Karethic, née du constat que le karité pourrait davantage contribuer à l’amélioration des conditions de vie des productrices à la base de la filière  si l’on abordait ce produit autrement.
Après une expérience de 4 ans dans les métiers du marketing, de la gestion de projet et du conseil, j’ai décidé de sauter le pas pour mettre en œuvre la filière Karethic avec l’appui d’un distributeur présent dans le secteur des produits bio et équitables depuis plus de 20 ans.
Le modèle de filière intégré que j’ai construit avec ma sœur, en charge de la structure Karethic au Bénin, est issu des conclusions d’un mémoire de fin d’études sur les stratégies de développement de la filière karité pour l’Afrique.
Nous partions initialement d’une structure associative que nous avons du transformer en société pour réaliser ce projet car à l’époque (en 2007) ni les laboratoires cosmétiques, ni les institutions ne souhaitaient, en mon sens, appuyer un projet qui avait pour but de modifier les rapports de force dans l’industrie du karité.
« Il ne faudrait pas vous positionner comme concurrent des marques existantes » m’avait précisé le directeur de cabinet de l’ancien ministère de l’intérieur, de l’intégration et de l’immigration.
En effet, nous souhaitions en tant qu’africaines et béninoises, passer d’un discours de charité porté par certains marques de cosmétiques à un discours de dignité mettant en avant ces femmes, véritables entrepreneuses sociales qui s’activent pour gagner en autonomie et indépendance pour leur bien-être de leur famille et leur communauté. Car c’est ce que les productrices de karité sont en réalité, des battantes et non des pauvresses. Malheureusement le fait qu’elles ne maitrisent pas les règles du marché et ne savent ni lire ni écrire permet à de nombreuses entreprises d’utiliser leur image de femmes pauvres d’Afrique et leur vulnérabilité.
Or ces femmes, conscientes de leur valeur et de leur rôle ne demandent pas de l’aide, mais des partenaires qui les considèrent à leur juste valeur, s’engagent dans des relations commerciales plus équilibrées sans y mêler de la pitié ou de la condescendance. Â
Pourquoi avoir choisi le nom de « Karethic » ?
Karethic est l’association de karité et Ethic, en français. Il se trouve que Karethic est compris en anglais comme Care Ehics qui signifie aussi l’éthique des soins ou l’éthique du soin.
La version française est réfléchie, la version anglaise est un pur hasard !
Nous avions choisi le terme éthique et non équitable car notre démarche ne se limite pas à l’équitable ou au bio. Nous pensons que le bio et l’équitable relèvent du bon sens mais que des produits bio et équitables de mauvaises qualité sans âme ni sens n’apportent rien de plus que le conventionnel dans le sens où ils ne résolvent pas les problématiques d’exploitation, de consommation et industrialisation intensives. Le bio et l’équitable ne sont pas un créneau, il faut s’y investir par conviction.
Karethic, une histoire d’amour avec le Bénin ?
Plus qu’une histoire d’amour, le Bénin fait partie de l’ADN de karethic. Ce petit pays  d’Afrique de l’Ouest nous a vu naitre ma sœur Gwladys et moi. Il est réputé pour être le quartier latin d’Afrique, le berceau du Vodoun et de l’animisme. Entre identité culturelle, démocratie et tradition, le Bénin compte plus de 40 ethnies qui vivent en paix sur un territoire qui s’étend sur 700 km environ. Une destination incontournable pour celui qui veut découvrir la richesse culturelle de l’Afrique.
Quel est le lien sacré entre le karité et les femmes africaines ?
Il existe en réalité plusieurs rituels qui lient le karité à la femme africaine. Mais pour résumer, ce lien sacré se traduit par une protection mutuelle entre l’arbre de karité et la femme. Par exemple, les anciens considèrent que l’arbre de karité a la même énergie que la femme, de même que la femme donne vie, l’arbre de karité fait don de ses fruits. Ces fruits ne doivent en aucun cas être cueillis car le fruit mûr qui servira à nourrir les nouveau-nés tombe naturellement. Le cueillir reviendrait à  gaspiller les ressources vitales du karité  pour la communauté. Cela peut paraitre « exagéré » dans des sociétés industrielles mais le karité est un arbre sauvage qui ne se cultive pas, même si des tentatives sont en cours. Ce rituel de collecte au rythme du karité et non de cueillette au rythme de l’industrie, repose sur un principe de préservation des ressources car nous avons conscience du fait qu’elles sont limitées.
Il faut savoir qu’il existe peu d’ouvrages sur le karité et son utilisation dans la société africaine hormis les récits d’Ibn Batouta et Mungo Park. Des récits de voyageurs étrangers donc, qui n’ont jamais pu accéder ni au sacré ni à l’intime. Pendant la conception de la gamme Karethic je savais qu’il existait un lien entre le karité et la femme mais j’avais besoin de comprendre la nature sacrée de ce lien pour donner du sens à chaque produit. Après de nombreuses recherches, j’ai finalement trouvé l’ouvrage le plus complet sur les pratiques ancestrales en Afrique. Pratiques qui n’ont, en réalité, rien de mystique mais révèlent la manière dont un individu préserve son environnement et l’humain pour préserver sa propre vie. Un concentré de bon sens et d’informations sur l’utilisation des plantes africaines. Ce livre est devenu ma bible et je ne peux révéler son nom car dans la culture africaine, la transmission du savoir s’effectue après initiation et uniquement aux individus prêt à le recevoir, l’assimiler et le transmettre de nouveau. Son contenu est tel qu’il peut créer le bonheur ou le chaos en fonction des intentions de celui qui y accède. Je pense notamment aux laboratoires adeptes de dépots de brevets sur les ingrédients naturels. Si ce livre venait à tomber entre leurs mains, ce serait une catastrophe.
Etant donné que je suis tout de même censée transmettre ce savoir, je peux indiquer le titre du livre aux personnes intéressées, il leur suffit de me contacter et d’expliquer leur motivation.Â
Sur quels critères choisissez-vous les productrices de karité ?
Nous ne les choisissons pas. Elles décident de rejoindre Karethic de leur plein gré, souvent par le bouche à oreille. Il existe de nombreux projets d’ONG d’appui au renforcement des capacités des productrices. Les femmes les connaissent et en ont fait le tour car après avoir produit le beurre, leur marchandise leur restait sur les bras par manque de débouchés.
Nous en avions conscience, c’est la raison pour laquelle, avant de lancer le projet, nous souhaitions comprendre les exigences du secteur de la beauté et connaitre  les besoins des consommateurs. La surprise fut de constater que même dans le circuit bio, l’authentique karité africain était inexistant.
La plupart des productrices Karethic savent produire du karité. En revanche, elles ne disposent pas de moyens pour stocker les amandes, les préparer sans avoir recours au feu de bois par exemple…
Nous les formons et leur apportons ces moyens ainsi que les débouchés qui se développent grâce à la qualité de leur beurre. Qualité reconnue par de grands laboratoires qui ne sont malheureusement pas prêts à payer le prix correspondant.
Nos clients sont principalement des laboratoires de marques niches, des instituts ou des spas. Â
 Comment définiriez-vous votre engagement éthique et équitable ?
L’objectif de Karethic est de valoriser le savoir-faire des productrices de karité et leur rôle dans la filière à travers des soins de qualité premium à base d’authentique beurre de karité d’Afrique. Les soins sont un moyen de donner une plus grande visibilité aux femmes dans l’industrie du karité en portant leur produit et leur savoir-faire jusqu’au consommateur. Non pas  en véhiculant un message sur leur pauvreté et la nécessité pour le consommateur de donner plus pour les aider à s’en sortir comme certaines entreprises savent si bien le faire, mais en communiquant sur la qualité et l’authenticité de leur beurre, leur savoir-faire en tant qu’expertes du karité, et leur rôles de femmes principales gardiennes d’un patrimoine culturel et écologique.Â
Cette démarche est assimilée à du commerce équitable mais nous sommes en rupture bien sûr avec avec la compréhension que l’on a du commerce conventionnel mais aussi celle du commerce équitable. Il s’agit avant tout de partenariat. Nous considérons que nous n’aidons pas les femmes, mais travaillons ensemble dans une logique de partenariat.
L’éthique de Karethic consiste bien sûr à respecter les critères du commerce équitable ; nos soins sont certifiés bio et équitables par Ecocert mais nous considérons que la valeur d’un produit équitable ne se limite pas au prix d’achat ou à la mention « petit producteur ». Il faudrait davantage considérer ces petits producteurs comme des acteurs à part entière dans l’économie mondiale. Pour ma part, mon père étant fils d’agriculteur attaché à sa terre, je voue un profond respect aux hommes et aux femmes qui sont au contact de la terre et en prennent soin. Â
 En quoi votre karité se différencie-t-il de la concurrence ?
C’est l’authentique beurre de karité d’Afrique. Nous l’appelons aussi le grand cru de karité. Cela peut paraitre incroyable mais le karité proposé sur le marché européen n’est pas le véritable beurre de karité d’Afrique. Peu de personnes le savent finalement, même dans le secteur du bio.
La différence essentielle en termes d’efficacité et de principes actifs est que l’on perd une partie des bénéfices du karité en le raffinant. Que le raffinage soit physique (par vapeur d’eau) ou chimique (via l’extraction par l’hexane), une partie des actifs est perdue.
Plutôt que de recourir à un procédé néfaste pour l’activité des femmes à la base de la filière et l’environnement, nous avons développé avec les productrices Karethic un processus de production qui permet d’obtenir un karité de qualité premium ne nécessitant aucun raffinage.
Le raffinage intervient pour trois raisons :
1- Pour accroitre les rendements, et donc réduire le coût de production, l’extraction du beurre de karité s’effectue généralement en Europe par procédé chimique en recourant à l’hexane un solvant nocif.
On l’ignore mais l’industrie du karité s’est fortement développée en Europe pendant les périodes d’après-guerre pour répondre aux besoins nutritionnels des populations européennes. Étant principalement destiné à l’industrie agroalimentaire, la règlementation exige qu’un raffinage soit effectué pour éliminer toute trace d’hexane. L’efficacité du raffinage étant variable, je n’ose penser aux conséquences sanitaires d’un tel procédé. Mais ceci explique l’origine et la présence du karité raffiné sur le marché européen. On retrouvera ce même beurre plus tard dans l’industrie cosmétique qui cette fois révèlera la valeur thérapeutique du karité d’Afrique, en omettant de préciser l’usage de ce procédé d’extraction et de raffinage si économique et rentable, mais qui fait perdre une partie des propriétés du karité africain. Â
2- Un beurre de karité de mauvaise qualité est tout simplement inutilisable. Fabriqué à partir d’anciennes amandes de mauvaise qualité (noires en générales), il a une forte odeur, une couleur sombre (le beurre de karité est d’habitude de couleur jaune à jaune clair) et est utilisé par les femmes pour fabriquer du savon ménager. L’industrie agroalimentaire et cosmétique réussit à « réutiliser » ce beurre de karité obtenu à vil prix en le raffinant en 3 étapes : neutralisation des acides gras, décoloration et désodorisation.
Quelle que soit la qualité initiale du beurre, vous n’y verrez que du feu !
Votre seul recours sera la certification biologique qui limite l’utilisation du beurre de karité à 24 mois après production. Les laboratoires scrupuleux fabricants de produits bio respecteront ce délai. Les autres pourront vous fournir un beurre rance pouvant être dangereux pour la santé, mais étant donné que vous n’avez aucun moyen de l’identifier visuellement…
3- Le karité non raffiné est un ingrédient vivant et difficile à dompter pour les industriels.  Ces acides gras essentiels qui font son efficacité réagissent sous forte chaleur. Il est donc impossible de l’introduire dans des soins nécessitant de chauffer les matières premières à plus de 60°c. Or la plupart des crèmes fournies par l’industrie sont chauffées bien au-delà de cette température.
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Pourriez-vous nous dire quelques mots sur la composition et les vertus de votre karité ?
Le beurre de karité est l’ingrédient végétal le plus riche en cocktail de principes actifs également appelés insaponifiables, tant recherchés en cosmétique.
Le taux d’insaponifiables varie d’une année sur l’autre puisque nous n’avons pas d’emprise sur la nature et ne souhaitons pas en avoir. En revanche nous pouvons préserver ce qu’elle nous offre.
Il existe des méthodes d’extraction et de réintroduction d’insaponifiables dans un beurre de karité raffiné ou blanchi. A ce jour, ce procédé ne s’effectue pas naturellement. L’huile de karité dont on entend si souvent parler n’est donc pas naturelle mais elle le sera sans doute un jour .Â
Nous observons une moyenne de 7% d’insaponifiables dans le beurre de karité Karethic. Nous produisons toujours à partir d’amande du Nord du Bénin en partenariat avec les mêmes productrices selon le même procédé.  Le taux moyen constaté dans l’industrie cosmétique est de 4% mais le karité peut naturellement fournir jusqu’à 17% d’insaponifiables.
Ce sont ces insaponifiables et les acides gras essentiels présents dans le karité qui lui donnent la capacité de régénérer les cellules de la peau ou du cheveu, de les nourrir, de retarder le vieillissement des cellules, d’accélérer la cicatrisation, de désinfecter la peau, d’avoir une action anti-inflammatoire, de prévenir des allergies solaires, de protéger et d’adoucir la peau.
L’industrie cosmétique évalue la qualité d’un beurre de karité à son taux d’acide gras libre (différents du taux d’acides gras essentiels) qui indique si le beurre est rance ou non (5% maximum), son indice de peroxyde (10 maximum) et son taux d’humidité (1% maximum). Â
Le minimum à exiger d’un fabricant de cosmétique ou producteur de karité sont ces chiffres. Un taux d’insaponifiables supérieur est la cerise sur le gâteau. Compte tenu des résultats d’analyse du beurre de karité Karethic, nous pouvons dire que notre gâteau est très appétissant !
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Lorsque l’on teste vos produits, on est vite bluffé par la sensorialité des galéniques et la réussite des fragrances. Mais quel est donc votre secret ?
Cette  passion pour le karité que nous partageons avec les productrices. C’est cette passion qui m’a poussée à choisir le meilleur laboratoire pour formuler les soins Karethic. Le laboratoire Savoir des Peuples. Malheureusement on associe souvent le karité non raffiné au produit sauvage qui sent fort est de mauvaise qualité. C’est le sens que l’aime donner à  l’authenticité africaine et il est vrai que ce type de beurre de karité peut se trouver dans certains points de vente exotiques ou sur internet.  Mais les temps ont changé : une meilleure rémunération des productrices et le respect de leur savoir-faire permettent d’obtenir un beurre de karité de très bonne qualité ne nécessitant aucun traitement aux actifs préservés. Daniel Joutard et Caroline Rousseau ont accepté de m’accompagner dans ce projet qui consiste à rendre ses lettres de noblesse au véritable beurre de karité des femmes africaines en préservant la sensorialité du karité dans toutes les formules. Le parfum mangue que j’ai choisi pour les baumes est celui qui me rappelait le plus mon enfance au Nord du Bénin.
Je souhaitais une gamme authentique qui ne ressemble à aucune autre. J’y ai donc mis toute mon âme avec pour objectif de rendre hommage aux productrices de karité. Je suis heureuse que ces formules plaisent. Â
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A l’heure où le Made In France n’a jamais autant fait parler de lui, pensez-vous que l’exotisme ait encore sa place ?
Nous faisons aussi du Made In Benin en relocalisant la production de beurre de karité mais cela ne nous empêche pas de faire aussi du made in France puisque nous fabriquons une partie de nos soins en France. L’exotisme fait partie de l’histoire et de l’identité de la France. Penser le contraire, c’est ne pas connaitre la France et ce qui a fait sa richesse.
Le discours du made in France qui pointe du doigt tout ce qui est importé est dangereux à tout point de vue. En effet, on dissimule, à travers un discours marketing et démagogique favorisé par la crise et la hausse de la xénophobie, le fait que la plupart des produits de consommation française sont fabriqués à partir de matières premières importées. Simplement parce que ces matières premières ne se trouvent pas en France et qu’elles sont nécessaires au fonctionnement de l’économie comme ce fut le cas pour le karité après la seconde guerre mondiale. L’exotisme contribue donc aussi à l’activité économique et à la création d’emploi en France.
Je pense que la crise que traverse actuellement l’Europe et plus particulièrement la France ne se résoudra pas uniquement en relocalisant les activités industrielles, en rejetant les produits importés ou en les taxant davantage. Il s’agit d’une solution à court terme dont les conséquences peuvent être désastreuses pour l’emploi. Il faudrait surtout se concentrer sur le potentiel de l’humain et valoriser le génie français. Lorsque l’on prend du recul, on se rend compte que le savoir-faire industriel peut se perdre tandis que le savoir-faire artisanal et le génie créatif et innovant eux demeurent parce qu’ils reposent essentiellement sur l’humain et son interaction avec son territoire. Les solutions créatrices d’emplois à long terme sont plus viables. L’Agriculture Biologique en est une parce qu’elle fait davantage intervenir l’homme et non la machine et crée par conséquent davantage d’emplois.
Tradition et innovation ne sont pas incompatibles. Bien au contraire,  l’innovation trouve sa source dans les savoirs des premières civilisations. Or, ces premières civilisations en Afrique ou en Amérique Latine portent les produits que nous jugeons comme étant exotiques. Le made in France existe aussi grâce aux produits exotiques. Par exemple le succès de L’Occitane, l’une des premières marques de cosmétique en France, repose sur le karité. Pourtant L’Occitane est une entreprise française qui crée de nombreux emplois en France et dont l‘identité est la Provence.Â
Quels sont vos souhaits de distribution à court et moyen termes ?
Nous sommes présents en magasin bio mais l’écart de prix entre le beurre de karité que nous proposons et celui de marques qui proposent aussi du karité bio et équitable mais raffiné laisse le consommateur perplexe et c’est normal. Certains magasins font l’effort d’expliquer la différence et le fait que ce sont deux produits différents (même s’ils portent le même nom) mais cela pose un véritable problème « d’éthique ». Heureusement et contre toute attente, des circuits plus sélectifs (instituts et spas) nous ouvrent aussi leurs portes et la gamme est également demandée à l’export.
J’espère que les soins Karethic resteront présents dans le circuit bio mais compte tenu de l’évolution des magasins bio vers une politique de prix bas pour résister à la concurrence de la GMS, les marques qui proposent des produits conformes aux valeurs du bio se trouvent en difficulté. Il est impératif de diversifier les circuits de distribution et d’être présent dans des lieux où le client est davantage conseillé.
Sans trop en dévoiler, quels sont vos projets de développement pour les mois à venir ?
Au Bénin, nous aimerions installer des ruches et cultiver du moringa pour renforcer l’autonomie des productrices. Cette année à cause du changement climatique, plusieurs arbres de karité ont été déracinés par des vents violents et les inondations ont pénalisé la récolte des fruits du karité pour plusieurs coopératives. A long terme, si ce phénomène se poursuit, les revenus des productrices s’en trouveront réduits. Il vaut mieux donc préparer l’avenir dès maintenant.
Le miel de fleur de karité, la poudre de coque de karité exfoliante et le moringa sont les ingrédients autour desquels je travaille actuellement et qui sont donc liés aux projets au Bénin. L’objectif est de les intégrer dans un protocole de soins et massages africains autour du karité. J’étudie aussi la formule d’une crème SOS pour répondre aux besoins de toutes les peaux car la gamme actuelle répond principalement aux besoins des peaux et cheveux secs et déshydratés. Ce serait dommage que tout le monde ne profite pas de notre grand cru de karité…
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Merci à Carole pour ces échanges passionnants- Pour en savoir plus sur Karethic : http://www.karethic.com